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SURVENU AU PUITS DE FONTANES. NOTE SUR UN ACCIDENT
On ne put revenir au chantier que 3 jours après et l'on constata, non sans surprise, qu'il était remblayé de menu charbon sur 5 à 6 mètres de longueur. Ce tas de charbon avait, grossièrement, la forme d'un cône dont le' sommet était appliqué sur le parement de gauche, ce qui indiquait que la projection venait du côté droit ; de plus, sur 13 mètres en arrière du pied du talus, le sol était recouvert, sur plusieurs millimètres d'épaisseur, d'une poussière de charbon extrêmement fine ressemblant à de la suie. Le déblayage. de ce chantier fut exécuté du 18 au 21 novembre et permit de découvrir, sur le parement de droite, une ouverture de 0m,50 de largeur sur 0m,25 de hauteur, portant sur l'un de ses côtés la trace du coup de mine qui avait traversé le toit de la faille et avait pénétré dans la couche. C'est par cette ouverture qu'avaient passées , pour ainsi dire en se laminant, les 25 tonnes de charbon pulvérisé qui avaient envahi la galerie. Le trou fut agrandi à la main afin de pouvoir pénétrer dans l'excavation et l'on se trouva en présence d'un vide s'étendant, suivant le plan de la faille, jusqu'à son intersection avec le toit de la couche et ayant 6m,10 de longueur, 2 mètres de largeur moyenne et 1 mètre de hauteur. Du côté gauche, on voyait du charbon pilé, serré contre la faille et paraissant en place ; du côté droit, le charbon était plus résistant au sol de l'excavation, la couche présentait plusieurs crevasses par où
s'échappait encore de l'acide carbonique. Le calcul montre que le vide produit aurait été comblé et au delà par le charbon projeté ; cette observation vient à l'appui de l'hypothèse que j'émettais, lors de l'accident de 1879, au sujet de l'accumulation de l'acide carbonique. Je disais à cette époque et je persiste à penser que ce gaz n'est point enfermé et comprimé dans des vides ou poches, mais que c'est la masse même du charbon qui contient l'acide carbonique à une pression extrêmement élevée.
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Tant que la paroi qui sépare l'avancement de ce charbon explosif est suffisamment résistante , l'expansion ne se produit pas, mais si la résistance de cette paroi devient insuffisante, alors le dégagement s'effectue et le gaz fait violemment irruption en lançant au loin et pulvérisant le
charbon qui le contenait. Il a été fait à l'ouverture de l'excavation une prise de gaz dans deux flacons et M. Péchiney, directeur de la Société des produits chimiques de Salindres et de la Camargue, a été prié de faire analyser ces gaz dans son laboratoire de l'usine de Salindres.
M. Péchiney a très gracieusement accueilli cette demande et voici les résultats de cette analyse 7 mer flacon,
CO°
IIS
OkAir. Az)
2. flacon.
62,78 0,64 7,68 28,90
56,05 0,82 7,68
100,00
100,00
311,08
Il est à peine besoin de faire remarquer que J'air contenu dans ces flacons avait pénétré par diffusibn dans le vide produit par l'expulsion du charbon. Le gaz de Fontanes est donc de l'acide carbonique avec de très faibles quantités d'acide sulfhydrique ; ce dernier
gaz avait, d'ailleurs, révélé sa présence par son odeur pendant les opérations de déblaiement du chantier. Ce déblaiement terminé , l'avancement fut repris au
rocher ; 5 mètres plus loin, on recoupa une couche de 0m,70 d'épaisseur. Ce banc charbonneux laissa bien dégager de l'acide carbonique, absolument comme dans les
mines grisouteuses le grisou sort des couches que l'on rencontre, mais aucun phénomène de dégagement intense
ne se produisit. Malheureusement, à 90 mètres de cette deuxième veine, soit à 218 mètres du puits, le charbon fut recoupé pour la troisième fois et le travers-bans pé-