Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 166]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

332

NOTE SUR LES PRINCIPALES EXPLOSIONS

Circonstances de

L'explosion de Mardy

Colliery s'est produite vers trois heures de l'après-midi, où l'on vit un nuage de poussières sans flamme sortir du puits d'entrée de l'air. Au moment de l'explosion, c'està-dire du travail de l'équipe de jour, il y avait à peu près 750 ouvriers dans la mine occupés, en général, au charbon. Toutefois on faisait également dans la journée un travail de maçonnerie dans une galerie au rocher GG, commencée quatre mois avant l'explosion. Il s'était produit, au point de départ de cette galerie, un éboulement considérable dû, sans doute, au dérangement des couches occasionné par la faille voisine ; cet éboulement avait laissé une cavité de 9 mètres de hauteur environ et de 3 mètres de largeur au sommet, laquelle, étant éminem-

ment propre à servir de réservoir au grisou, devait être fermée. A cet effet, on avait commencé une voûte de 4m,80 de hauteur sous couronne, de 0m,915 d'épaisseur en couronne, au-dessus de laquelle l'espace vide devait être rempli de pierres sèches. Sur les 7,32 de largeur que devait avoir la voûte, 2 mètres environ étaint achevés au moment de l'explosion et 2 autres mètres étaient en construction. Au-dessus de la voûte se trouvait un remplissage en pierres sèches de 2 mètres de hauteur et il restait environ lm,20 jusqu'au sommet de la cavité. On avait, avant de commencer la voûte, préparé une petite voie d'aérage qui descendait depuis le haut de la cavité jusqu'à la galerie d'entrée d'air, et la circulation d'air était obtenue au moyen d'une demi-toile suspendue dans la galerie d'arrivée de l'air. Au moment de l'explosion, trois maçons et deux aides

travaillaient à la voûte. Un plancher avait été établi pour eux à environ 1m,80 de hauteur; on y arrivait par une échelle qui montait jusqu'au-dessus de la voûte. Les maçons avaient des lampes de sûreté, mais leurs aides se servaient de la « cornet lamp » indiquée plus haut.

SURVENUES DANS LES HOUILLÈRES ANGLAISES. 333

La galerie dans laquelle se trouvait ce travail était clans le rocher ; sa longueur, au 23 décembre, était d'en-

viron 35 mètres ; elle avait été faite entièrement à la mine et, la nuit avant l'explosion, on y avait tiré quatre coups de mine. Le dépôt de poussière y était léger, puisqu'elle ne pouvait provenir que de la galerie de roulage. Il paraît que le toit de la cavité menaçait depuis quelques jours avant l'explosion et notamment le jour même de l'explosion, de manière que les maçons auraient attendu pour commencer leur travail. On avait constaté la présence du grisou marquant à la lampe trois mois avant l'explosion, dans le haut de la cavité au-dessus de la voie d'aérage ; d'après l'enquête, on n'en aurait point trouvé la veille ni le matin même de l'explosion. Il est juste de dire que la manière de s'en assurer laisse assez de doutes sur l'exactitude des résultats, puisqu'on suspendait simplement la lampe de sûreté au bout d'un long bâton. Un strong blower fut trouvé dans la cavité après l'explosion, le 31 décembre, et toute la cavité au-dessus de

la voie d'aérage était, à ce moment, remplie de grisou qu'on ne pouvait évacuer, bien qu'on eût posé un tuyau et fermé l'entrée d'air par une toile entière. Il est permis d'en conclure qu'avec l'installation antérieure à l'explosion toute la cavité au-dessus de la voûte pouvait se remplir d'un mélange fortement grisouteux, sinon de grisou pur, et cette cavité pouvait avoir,-un volume d'environ 150 mètres cubes.

Point,origine de l'explosion. Dans les deux hypothèses émises pour l'explication de l'explosion, on admet que le point-origine se trouve dans la galerie au rocher

GG et que la cause première de l'explosion a été la « cornet lamp »; mais tandis que M. Wales, l'inspecteur des mines, croit que l'explosion a été produite par l'inflammation à l'aide de la lampe des poussières de char-