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RECHERCHES EXPÉRIMENTALES
SUR LA CONSTITUTION DES MORTIERS.
soit précédée de sa dissolution, provient de ce que la. quantité d'eau libre contenue dans le mortier, qui est de
une dissolution qui laisse bientôt cristalliser du sulfate '-hydraté et devient alors capable de dissoudre de nouvelles quantités de sulfate déshydraté. Le phénomène continue ainsi jusqu'à hydratation et cristallisation complète di plâtre. En réalité, ces deux actions contraires se
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20 p. 100 environ, ne suffirait à dissoudre que 1/2.500 du
sulfate de chaux auquel elle est mêlée ; et l'on ne voit pas de raison pour que ce sel, une fois dissous, se précipite et permette ainsi à l'eau d'en dissoudre une nouvelle quantité.
Cette difficulté me parait pouvoir être très aisément résolue en s'appuyant sur l'expérience suivante de M. Ma-
'produisent simultanément en des points voisins ; la dissolution continue de nouvelles quantités de plâtre compense l'appauvrissement de la liqueur résultant du dépôt également continu des cristaux hydratés. Le degré de saturation
auquel se maintient la liqueur dépend de la vitesse relative de ces deux phénomènes contraires. Quand l'hydratation est très lente la sursaturation reste faible ; quand
rignac. Ce savant a reconnu que, si l'on préparait une dissolution de sulfate de chaux en agitant du plâtre cuit avec une certaine quantité d'eau et filtrant la liqueur au bout de quelques instants, cinq minutes environ, on obtenait une dissolution cinq fois plus concentrée que si on l'avait préparée avec du sulfate de chaux hydraté à deux équivalents d'eau. Mais cette dissolution se trouble bien, tôt, laisse déposer des cristaux de gypse et revient, au
..considérable.
bout d'un temps plus ou moins long, à sa concentration lue, male. La solution saturée de sulfate de chaux déshydraté
dratation sous le microscope. On voit se former de
est donc sursaturée par rapport au sulfate hydraté (*). Le mécanisme de la cristallisation du plâtre, pendant sa prise, serait alors le suivant : le plâtre cuit s'hydrate
au contact de l'eau qui a servi à le gâcher et donne (1 L'intervention des phénomènes de sursaturation avait été invoquée par M. Landrin (Ann. de phys. et de chim., 5' sérier t. III, p. 441), dans une théorie fort complexe de la prise du plâtre. Cet auteur admettait que le plâtre, après s'être hydraté. donnait une solution saturée de sulfate de chaux qui se sursaturait ensuite en se concentrant par évaporation; cette évaporation serait la condition indispensable du durcissement. Pour démontrer l'inexactitude d'une semblable théorie, il suffit de mettre dtt plâtre gâché avec de l'eau dans un vase hermétiquement fermé-; où toute évaporation est impossible, on voit la prise se faire aussi rapidement qu'a l'air. Du reste, la quantité de plâtre qui pourrait ainsi cristalliser par évaporation ne serait qu'une fraclion négligeable de la masse totale.
elle est rapide, la sursaturation, au contraire, devient Si cette explication est la vraie, il doit en résulter que les points où se déposent les cristaux hydratés ne sont pas nécessairement à l'emplacement occupé par les grains de plâtre ; c'est bien ce que l'on constate en suivant l'hy.grandes aiguilles au milieu de vides remplis d'eau. Pour démontrer d'une façon incontestable la réalité de
la dissolution momentanée de la totalité du sulfate de chaux, il aurait fallu produire la cristallisation complètement en dehors de la masse de plâtre. Jé n'ai pas réussi
l'expérience avec ce sel, mais avec le sulfate de soude .anhydre, sel beaucoup plus soluble qui fait également ,prise au contact de l'eau. M. de Coppet (*) a montré que cé sel anhydre, mis en présence de l'eau, donne des solutions fortement sursaturées, même lorsqu'on a soin de s'opposer à toute élé-
vation de température. Ce fait a été nié a priori par M. Cernez (**), qui attribue la sursaturation à une simple (*) C. R. LXXI1I, p. 1.324. (**) Ani/. de l'École normale, 1878, 2' série, t. VII, p. 67.