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RECHERCHES EXPÉRIMENTALES
SUR LA CONSTITUTION DES MORTIERS.
tiennent par la cuisson des calcaires argileux, ou mieux siliceux, renfermant moins de silice et d'alumine que les
tre. Des calcaires renfermant de la silice à l'état de sable quartzeux, dont les grains ont toujours un diamètre appréciable, ne sauraient être employés avantageusement.
calcaires à ciment. La proportion de chaux libre restant après la cuisson doit être suffisante pour que son extinction amène la désagrégation complète de la masse sans l'intervention d'aucun procédé mécanique. Pour ces motifs, le prix de revient des chaux est bien moindre que celui des ciments; mais, par contre, elles ont l'inconvénient de durcir moins rapidement et moins complètement, une partie des éléments actifs ayant été détruits pendant l'extinction. Un bon calcaire à chaux hydraulique doit être constitué presque exclusivement de silice et de carbonate de chaux, toutes les autres matières donnent des composés
qui restent inertes pendant la prise, soit qu'ils soient inattaquables à l'eau, soit, au contraire, qu'étant trop facilement altérables comme les aluminates ils s'hydra-
tent pendant l'extinction. Le fer et l'alumine, pourtant, facilitent la cuisson, comme ils le font pour les ciments, la rendent plus économique en permettant d'élever moins la température et de la soutenir moins longtemps. ce point de vue seul la présence de petites quantités de ces matières peut être avantageuse. Dans les chaux de bonne qualité, l'observation montre que la proportion n'en dépasse pas 3 p. 100. L'infusibilité de la silice et de la chaux est un obstacle
à leur réaction mutuelle qui est toujours très lente et reste facilement incomplète. Même en présence d'un excès, de chaux il est difficile d'éviter la formation de silicates insuffisamment basiques et inertes. On ne' peut espérer obtenir une chaux hydraulique convenable par la cuisson d'un calcaire siliceux, que si la silice y est à un état de division, de ténuité extrême. Dans le calcaire du
Teil la silice se présente en petits grains sphériques ayant un peu moins de '1/1000 de millimètre de . diamè-
Mais c'est seulement la grosseur des grains de silice et non son état cristallin, comme on l'a avancé, qui la rend inapte à donner des produits hydrauliques. Les proportions relatives de silice et de carbonate de chaux les plus convenables dans un calcaire seraient, en ne tenant compte que de la formule du silicate actif : Si02, 3CaO, Si 02 Ca 0, CO2
16,6 83,4 100,0
Mais, en réalité, il faut, d'une part, plus de calcaire pour fournir l'excès de chaux libre qui doit par son extinction permettre d'effectuer la pulvérisation spontanée de la matière, et, d'autre part, plus de silice, une partie échappant toujours aux réactions qui restent incomplètes. Ces deux'nécessités contraires se compensent partiellement et l'observation montre que les calcaires les plus réputés se rapprochent de la composition indiquée ci-dessus.
Le degré de cuisson a une très grande influence sur la qualité des chaux; une forte cuisson rend plus complète les réactions de la silice et de la chaux, augmente la proportion de silicate tricalcique et, par suite, améliore de ce chef le degré d'hydraulicité du produit. Mais, par contre, elle diminue la proportion de chaux libre, ce qui rend l'extinction plus difficile. Avec des calcaires peu siliceux renfermant plus de 4 équivalents de chaux pour
1 de silice, la cuisson ne sera jamais trop forte; il restera toujours assez de chaux libre pour assurer l'extinction.
Il en sera tout autrement avec les calcaires ne renfer-