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RECHERCHES EXPÉRIMENTALES
quables par l'acide carbonique, comme le sont les laitiers de hauts fourneaux, semble également devoir être recommandé. J'ai montré que ces composés font parfaitement prise dans une eau:chargée d'acide carbonique. Ils ne seraient sans doute pas altérés par les sels magnésiens. Mais le meilleur procédé pour favoriser la carbonata-
tion serait de fournir au ciment l'acide carbonique en proportion plus considérable que ne peuvent le faire les eaux de la mer, dont la teneur en acide carbonique n'est que de 50 litres par mètre cube. L'emploi des carbonates alcalins serait bien coûteux, mais peut-être serait-il possible d'utiliser la décomposition de certaines matières organiques par la chaux du ciment, de la sciure de bois, par exemple, soit naturelle, soit transformée en hydrocellulose pour la rendre plus altérable. On sait, en effet, que toutes les matières organiques chauffées avec de la chaux se dédoublent de telle sorte que tout leur oxygène passe à l'état d'acide carbonique ; à froid la même réac-
tion se produit encore, mais avec une beaucoup plus grande lenteur. Un semblable procédé permettrait de réaliser la carbonatation jusqu'au centre des maçonneries
et les protégerait contre toute infiltration. Un procédé semblable était employé, intentionnellement ou non, par
les Romains, dans la préparation des enduits de chaux grasse pour leurs fresques. J'ai reconnu, sur des échantillons rapportés de Pompéi, qu'ils mêlaient à la couche inférieure de l'enduit une grande quantité de fragments de paille dont il ne reste aujourd'hui que les moules. La matière organique a été complètement détruite en donnant de l'acide carbonique qui a dû contribuer à la carbonatation, aujourd'hui complète, de la chaux.
Je n'émets ces idées que comme conséquence théorique des recherches chimiques mentionnées plus haut; elles ne sauraient être acceptées qu'après avoir été soumises au contrôle direct de l'expérience.
SUR LA CONSTITUTION DES MORTIERS.
Je n'ai pas parlé 'jusqu'ici de la carbonatation de la magnésie précipitée dans les pores du ciment ; elle doit
se produire en même temps que celle de la chaux et même donner lieu à une cristallisation plus complète à cause de la grande solubilité du bicarbonate. De plus, le carbonate de magnésie cristallise avec une certaine quantité d'eau, condition favorable à l'obstruction
des pores de la maçonnerie. Mais les hydrates de ce carbonate, stables à chaque température, ne sont pas les mêmes, et il se pourrait que les cristaux formés d'abord se détruisent ensuite en se désagrégeant par suite des variations de température ; c'est là une question qui mériterait d'être étudiée.
Je n'ai pas parlé de l'hydratation du carbonate
de
chaux parce que ce sel se produit ordinairement anhydre et, une fois formé, il ne peut plus fixer d'eau à aucune température; il est indéfiniment stable. Il existe pourtant un hydrate de ce sel CaO,CO2,5H0 qui peut se produire par la carbonatation de la chaux au-dessous de 50; mais il est très instable et la moindre élévation de température le transforme en carbonate de chaux anhydre
pulvérulent, dénué par suite de toute résistance. Il peut être utile de tenir compte de ce fait dans le durcissement des ciments aux basses températures, surtout pour les briquettes d'expériences exposées à l'air ou placées sous une mince couche d'eau.
ESSAI DES PRODUITS HYDRAULIQUES.
En terminant cette étude, j'aborderai une question qui présente un g'rand intérêt au point de vue pratique, celle de l'essai des matériaux hydrauliques. On peut se demander tout d'abord si leur qualité dépend de certaines conditions bien définies et, en second lieu , s'il existe des Tome XI, 1887.
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