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NOTE SUR L'EMPLOI DE L'AIR COMPRIMÉ Lettre du 12 avril 1850.
« Je m'empresse de répondre à votre lettre du 11 de ce mois ; je viens d'en parler avec Camille de Cavour qui se trouve mon voisin à la Chambre. Nous nous empresserons de vous être utile, lorsque vous présentel-ez la demande dont vous parlez. Informez-moi lorsque vous présenterez votre demande », etc.
Bien que le contrôle d'une expérience sur l'air comprimé ne fût pas indispensable, je tenais, avant de formuler ma demande, à répéter mes expériences en employant de l'air comprimé, et ne pouvant faire cet essai sur les conduites où le gaz avait déjà été introduit, je dus forcément attendre l'occasion d'une autre conduite de 900 mètres de long et de 01'1,176 de diamètre, qui devait être commandée dans le but de renforcer la canalisation de la partie inférieure de la ville de Genève. Je m'entendis pour cela avec une fonderie de la FrancheComté, qui devait nous fournir les tubes, et. je recommandai de la manière la plus pressante qu'ils fussent parfaitement lisses à l'intérieur et de diamètre bien exact. C'était le moment où la Suisse se préparait à envoyer
des échantillons de toutes ses industries à. la première Exposition universelle de Londres de 1851. Je fus d'abord désigné pour faire partie de la commission qui se réunissait
à Berne, et celle-ci fut chargée de présenter au conseil fédéral deux commissaires pour suivre, soit en Suisse, soit à Londres, tout ce qui concernait cette exposition. Les deux commissaires nommés furent M. Bolley, professeur de chimie au Polytechnicum fédéral, et moi. Cette
occupation en sus des cours que nous avions à donner nous prit tout notre temps ; il fallait visiter tous les produits qui devaient être envoyés à cette exposition et ensuite aller passer six à huit mois 'à Londres, avec une
POUR LE PERCEMENT DES LONGS TUNNELS.
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énorme correspondance, et faire partie de jurys. Nous avions en sus à surveiller les produits envoyés et leur réexpéditions ; toutes ces fonctions, et ma nomination dans deux jurys, m'occupèrent jusqu'au printemps de 1852.
A cette époque les tubes étaient arrivés ; je constatai qu'ils étaient faits avec beaucoup de soin et parfaitement lisses à l'intérieur (fait constaté dans le rapport imprimé de 1852, de la Compagnie du gaz de Genève). Ce fut alors que je m'occupai de reprendre mes expériences. Je louai une chaudière d'environ 5m3 de volume, qui devait me servir de réservoir pour l'air comprimé, et je me procurai, à Paris, une pompe de compression, contenant deux corps de pompe alternatifs ; je trouvai une machine locomobile de vingt chevaux, que je pus emprunter pour ces essais ;
enfin je choisis sur les 900 mètres de tubes. ceux qui étaient les plus droits et les plus lisses et je fis établir, près de l'usine, une conduite de 500 mètres de longueur à la surface du terrain et bien en ligne droite. Tous ces préparatifs m'avaient conduit jusqu'au mois .
d'octobre. Lorsque tout fut préparé, je fis percer trois trous à égale distance dans cette conduite, et j'y introduisis mes trois manomètres, dont la partie inférieure avait été convenablement raccourcie. Après m'être assuré que les deux aides qui me secon-
daient dans ces expériences savaient parfaitement se placer pour les bien observer et avoir noté les hauteurs du baromètre et du thermomètre, j'eus la satisfaction de voir que mes prévisions étaient complètement vérifiées,
et que la résistance des gros tubes donnait des nombres bien inférieurs à ceux que l'on aurait déduits des expériences de d'Aubuisson, Girard et Pecqueur. Je fis également disposer des tubes de 9 pouces (0m,24363)
sur une longueur de près de 100 mètres, et je constatai également la diminution très notable de résistance. Dans toutes ces dernières expériences, la pression mo-