Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
492
NOTE SUR L'EMPLOI DE L'AIR COMPRIMÉ
Du côté nord, la Reuss était capable de donner sur des turbines environ 1.000 chevaux en moyenne, par une chute de 80 mètres ; mais du côté sud, ou d'Airolo, il fallait s'élever à une chute de 180 mètres pour avoir à peu près la même force (en admettant que le torrent de la Trémolo eût, toute l'année, un volume d'eau suffisant). La hauteur de 180 mètres de chute est regardée comme un maximum par les constructeurs hydrauliciens. A la vitesse de sortie de cette chute, le bronze est de beaucoup préférable à la fonte et à l'acier pour la construction des turbines, et dure bien plus longtemps. Tandis que la fonte, ou même l'acier, sont rongés par la vitesse du courant et doivent être renouvelés au bout d'un an ou deux, le bronze peut durer neuf ou dix ans. Lorsque nous eûmes arrêté à cette élévation remplacement du réservoir-dépotoir d'où s'écoulait l'eau dans la conduite et déterminé le nombre et la position des turbines, on construisit à la hâte les premières maisons et les hangars avant l'hiver qui, dans cette haute région, est fort précoce et amène de fortes chutes de neige. M. Louis Favre s'en était remis complètement à moi pour tout ce qui concernait les pompes à commander. Je me hâtai de faire des plans et devis, et je commandai d'abord pour commencer douze pompes à piston solide pour Airolo, et douze pompes semblables pour Goeschenen. Elles devaient être mises en mouvement par quatre turbines dans chacune de ces localités, c'est-àdire que les pompes étaient disposées par groupes de trois, commandées par une seule turbine. Ces trois pompes étaient couchées parallèlement entre elles et actionnées par un arbre coudé à trois manivelles. Celles d'Airolo avaient un volume plus petit, comme devant être commandées pour une plus grande vitesse. Chaque turbine d'Airolo faisant trois cent quatre-vingt-dix toms par minute, et celles de G oeschenen seulement cent soixante.
POUR LE PERCEMENT DES LONGS TUNNELS.
493
Dans les pompes d'Airolo, chaque turbine est placée à 3 mètres en dessous des pompes et tourne horizontalement.
Elle reçoit l'eau de côté et, en dehors, elle a 1,20 de diamètre et représente, en eau moyenne, une force de 200 à '220 chevaux.
Les trois pompes d'un groupe devaient marcher très vite pour éviter la multiplicité des engrenages qui, pour des pompes qui devaient marcher jour et nuit dans un pays qui offrait peu de ressources, occasionneraient des
accidents longs à réparer. Elles furent calculées pour quatre-vingt tours de l'arbre à trois manivelles, et donnaient par conséquent chacune des- trois pompes cent soixante coups utiles par minute. Chaque turbine porte un arbre vertical sur lequel est un pignon à angle qui actionne une roue dentée d'un diamètre cinq fois plus grand : c'est cette roue dont l'arbre est horizontal et se prolonge pour commander l'arbre b trois manivelles.
Il n'y a donc qu'un seul engrenage entre la
turbine et les pompes, et on a pu se passer de volant. Les pompes faisaient donc chacune, en moyenne, cent soixante coups utiles par minute, et l'air était comprimé à 7 atmosphères. Quel serait le moyen assez énergique pour prévenir le réchauffement de cet air ? Je n'hésitai pas à donner la préférence à une injection à l'intérieur d'eau pulvérisée ,et ce moyen apleinement réussi.
La grosse colonne descendante, de 180 mètres verticaux depuis le dépotoir, portait une tubulure latérale et un tuyau prolongé qui passaient sur les cylindres et qui, pour chacun, se ramifiait en quatre tubes d'injection, deux pour chaque extrémité.
Ces tubes d'injection, munis chacun d'un robinet, ont donné un résultat merveilleux, grâce aux busettes que j'ai employées et dont les fig. 6 et 7 donnent le dessin. Il suffisait que l'eau d'injection eût 1/1000e du volume d'air à