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NOTE SUR UNE EXPLOSION DE GRISOU
plit, en permanence, de gaz d'éclairage. Les lampes à essayer sont introduites dans cette cloche pour y recevoir du gaz, abaissées ensuite et arrêtées vers le bord inférieur de la cloche ; il se forme ainsi dans la lampe un mélange explosif et une détonation interne se produit. Si la lampe présente quelque défectuosité, cette détonation
fait sortir la flamme hors de la lampe et détermine l'inflammation du gaz contenu dans la cloche. Après une série nombreuse d'es.sais infructueux effectués avec la lampe vissée à fond, je suis parvenu à faire une fois sortir la flamme hors de la lampe et à mettre le feu au gaz de la cloche. J'ai alors exactement repéré la position relative qu'occupaient, pendant cette expérience, les diverses pièces de la lampe, puis j'ai repris mes essais, toujours avec la lampe vissée à fond, mais en ayant soin
de faire occuper aux pièces la composant les positions relatives que j'avais repérées. J'ai ainsi obtenu de nombreuses inflammations extérieures. Je suis même arrivé à l'inflammation extérieure avec la lampe portant ses deux tamis, mais vissée jusqu'à un tour de moins que la fermeture complète. Ce résultat est d'ailleurs expliqué par les constatations et mesurages suivants. L'absence du second tamis avait pour effet, malgré le vissage à fond et la fermeture à clef de la lampe, de lais-
ser au tamis extérieur ,un jeu longitudinal, parallèle à l'axe de la lampe, de 2 millimètres. De plus, la surface latérale de la bague en cuivre qui terminait le tamis était légèrement déformée. On comprend, dès lors, qu'il pouvait se trouver, sur le pourtour de cette bague, un ou plusieurs points où l'intervalle entre cette pièce et le verre fût suf-
fisant pour laisser passer les gaz enflammés de la détonation interne et produire l'explosion extérieure.
Je conclus de tout ce qui précède que la cause de l'explosion de grisou dont il s'agit est le jeu du tamis
DANS LES HOUILLÈRES DE PORTES ET SÉNÉCHAS. 529
extérieur provenant de l'absence du tamis intérieur et le défaut d'ajustage et d'emboîtement ci-dessus signalé. Les circonstances de cet accident et les expériences dont je viens de rendre compte me paraissent aussi dédémontrer que toute lampe de sûreté, sous peine d'être
un instrument dangereux par la fausse sécurité qu'il inspire, doit être d'une construction très soignée, d'un ajustage aussi parfait que possible et l'objet, en cours de service, d'un entretien attentif et continu. A cet égard, la disposition anglaise dans laquelle le verre, l'armature extérieure et les tamis sont réunis et maintenus par un obturateur spécial et forment ainsi une seule pièce dont toutes les parties sont parfaitement ajustées, me paraît très recommandable.