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Mesched. Ainsi s'explique que, dans certains ouvrages de minéralogie, Mesched soit indiqué comme étant le lieu du principal gisement de la turquoise orientale, alors que, en réalité, ce lieu se trouve à 15 milles géographiques plus loin à l'ouest. Le général Schincller, d'après le récit d'un marchand de tur-
quoises de Mesched, rapporte que le trafic annuel serait de 500.000 francs. Mais, ajoute le Dr. Tietze, quand on a séjourné quelque temps en Perse, on apprenti à se méfier des dires des Persans. Postérieurement, d'ailleurs, dans une lettre venue de Nichapour et datée du 12 avril 1883, Schindler, sur la foi d'informations plus exactes, déclare que, depuis quatre ans, Nichapour n'a fourni au commerce qu'une quantité insignifiante de turquoises. Il est difficile de savoir quelle est la vérité entre ces deux extrêmes.
Taille fles turquoises. La taille se fait aujourd'hui à l'aide de roues recouvertes d'une composition d'émeri et de gomme; l'émeri vient de Bada-Kchau, et la gomme des Indes. Le tailleur tourne sa roue avec la main droite, au moyen d'un archet dont la corde est enroulée autour de l'axe de la roue; le pouce et l'index, qui tiennent la pierre, sont protégés par un morceau d'étoffe, de cuir ou de bois. Il n'y a qu'une trentaine d'années qu'on opère de cette l'acon ; autrefois, on taillait sur des plaques de grès. La turquoise était alors fixée dans l'entaille d'une baguette de bois, et rapidement frottée sur la plaque; on se sert encore de ce procédé pour les petites pierres. La paie d'un tailleur est, tant à la mine qu'à llesched, de là 2 krans (*) par jour; encore doit-il fournir la roue et tout ce qui est nécessaire pour son fonctionnement. Une fois la turquoise taillée, on la polit en la frottant d'abord sur une plaque de grès très fin (maskal), puis sur un morceau de cuir mou, recouvert de poudre de turquoise provenant de tailles antérieures. Un homme peut tailler une poignée de turquoises par jour ; un polisseur suffit pour trois tailleurs. La taille se fait sous différentes formes, suivant la forme originelle et les qualités de la pierre : les deux principales formes sont le Peïkhani (conique) et le illoussafah (plat). Les pierres qui n'ont pas assez d'épaisseur pour être taillées en Peïkhani, et qui en ont trop pour l'être en Moussafalt, le sont en cabochon. Il n'y (*) Le kran vaut environ 2 francs.
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a que les pierres vraiment belles et d'une couleur pure qui soient taillées en Peïkhani; car, si l'on donne cette forme à une mauvaise pierre, elle devient rapidement blanche. Les Arabi sont taillés en Moussafab, mais légèrement convexes. Les grandes pierres ne sont presque jamais exemptes de taches, mais les joailliers les cachent fort habilement sous des dessins d'or : on grave des caractères sur la pierre, en ayant soin de les placer juste sur les taches. Le général Schindler a vu une pierre d'une fort belle couleur, mais pleine de taches, vendue 25 krans à la mine; elle passa entre les mains d'un bijoutier, qui y grava un verset du Koran et la vendit 60 tomans : toutes les taches avaient disparu.
Revenus fiscaux. Jusqu'au 21 mars 1882, le gouvernement recevait, pour l'ensemble des mines du district de Maden, une somme annuelle de 8.000 tomans. Les habitants payaient eux-mêmes cette somme, et exploitaient à leurs risques et périls; ou bien quelqu'un prenait à ferme l'ensemble des mines, exploitait les unes à son bénéfice exclusif, en exploitait d'autres en association avec quelques-uns des habitants, et sous-louait le reste aux villageois. Ceux-ci payaient le prix convenu en turquoises, à raison de 60 tomans par « tête ». Certains- rayahs, suivant leurs moyens et le nombre de leurs enfants, payaient une tête entière, d'autres les '7/8, les 3/1 et
même jusqu'à l/i de tête. Les Khet-Khodas, qui étaient au nombre de cinq, ne payaient rien et fixaient le montant de ce que chaque rayah avait à payer. Quelques Céïds, deux ou trois Mollahs, les parents ou les amis des Khet-Khodas, enfin les barbiers étaient exemptés. Les barbiers de ce district possèdent des firmans émanés des monarques Séfévis, et qui les exemptaient de taxes à perpétuité; quelques-uns de ces firmans sont signés Schah Thamasp , 4038 de l'Hégire, Schah Abbas 1062, Schah Sultan Ilussein 1091. Pendant le règne de Kérim-Khan, la mine de sel était donnée aux Céïds, aux lieu et place d'une pension de 250 tomans; mais, plus tard, ils vendirent leurs droits à quelques villageois pour 2.000 tom-ans.
Le :21 mars 1882, Sa Majesté le Schah accorda, pour une période de 15 ans, la concession de toutes les mines du district à Mouqber-el-Doûleh, celui-ci devant payer 9.000 tomans pour l'année 1882, puis 18.000 10m-ans pour chacune des quatorze années suivantes. Mougber-ed-Doûleh s'associa avec Emin-ed-Doûleh,