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Ceci nous permet d'ébaucher la théorie du revenu, le
revenu étant, comme on le sait, le réchauffage limité que l'on fait subir à l'acier trempé pour en diminuer la fragilité. Puisque la trempe maintient le fer à l'état f3 et le car-
bone à l'état de carbone de trempe, on peut dire que le revenu permet au fer de reprendre la forme a et au carbone de se combiner avec le fer ; mais les courbes ne montrent pas si les deux transformations sont simultanées ou successives. Or, il résulte d'anciens essais, faits avec M. Werth par la méthode de Weyl, que, après un revenu d'une demiheure au plomb fondu vers 400 degrés, le carbone a déjà repris la forme de carbone de recuit. Mais le résidu isolé,
s'il est chimiquement identique à celui qu'on extrait du même acier refroidi lentement à partir du rouge, en est physiquement différent. Le second est composé de paillettes brillantes d'un gris de fer et d'un aspect métallique;
le premier est une poudre noire amorphe qui doit ce changement d'aspect à son extrême division. Le carbone, pendant le revenu, s'est bien combiné au fer, mais il s'est
combiné in situ et n'a pu reprendre, dans un milieu solide à la température relativement basse de 400 degrés, la situation d'enveloppe qu'il occupe, dans l'acier naturel, par rapport aux granulations de fer. Puisque la régénération du carbone de recuit est presque achevée dès 400 degrés et achevée à 520 degrés dans les expériences décrites, l'accélération au chauffage
entre 660 et 680 degrés ne peut plus être attribuée qu'a la régénération du fer a.. Tous les faits s'expliquent maintenant avec facilité.
En faisant revenir en acier, on détermine d'abord
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ÉTUDES MÉTALLURGIQUES.
ÉTUDES MÉTALLURGIQUES.
la
combinaison du carbone de trempe avec le fer, et cela d'autant plus complètement que la température de revenu est plus élevée et maintenue pendant un temps plus long.
On reconstitue ainsi dans l'acier une substance étrangère , indépendante , mécaniquement interposée
,
qui
change un corps quasi-vitreux, éminemment fragile, en un corps poreux hétérogène beaucoup moins fragile ; en même temps, au fur et à mesure de la transformation du carbone, la proportion de fer p diminue évidemment de tout le fer qui se combine au carbone, et probable-
ment davantage à la faveur des déplacements et arrangements moléculaires qui doivent être la conséquence de cette réaction intime. Mais comme une fraction du fer p subsiste jusqu'à 660 degrés, la dureté ne diminue pas pendant le revenu aussi rapidement que la fragilité.
On pourrait comparer l'acier trempé au maximum à un diamant massif, l'acier revenu après trempe à une composition d'égrisée agglomérée par une substance moins dure et plus plastique. En résumé, l'acier recuit au rouge est principalement constitué par le fer a dont les granulations élémentaires sont enveloppées de carbure de fer, l'acier trempé par le fer p en masse continue tenant le carbone en dissolution, l'acier revenu par un mélange intime du précédent avec une proportion variable de fer et de carbure de fer infiniment divisé.
Toutes les transitions, tous les intermédiaires sont d'ailleurs possibles entre ces trois types. Les trempes douces (trempe à l'huile ou à l'eau bouillante), le laminage prolongé au-dessous du rouge sombre,
la trempe par compression, opérations qui sont à peu près équivalentes à la trempe vive suivie d'un revenu entre 400 et 500 degrés, s'expliquent de la même manière: la vitesse de refroidissement qu'elles communiquent à une pièce de dimensions convenables est assez grande pour qu'une
fraction du fer soit maintenue à l'état f3, à la faveur du carbone de trempe, jusqu'au-dessous de 660 degrés et assez faible pour que, entre 660 et 200 degrés, une partie