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COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.
Cette conclusion pouvait d'ailleurs, jusqu'à un certain point, être prévue par l'expérience faite en mai 1887 au laboratoire de l'École des mines, et dont il a été rendu compte à la Commission. On avait constaté qu'une amorce renforcée, tenant Igr,5 de fulminate et détonant dans une bombe de 4 litres de capacité, n'allume ni le mélange tenant 10 p. 100 de formène, ni le mélange tenant 15 p.100
de gaz d'éclairage, tandis qu'elle allume le mélange tenant 30 p. 100 d'hydrogène.
EMPLOI DES EXPLOSIFS EN PRÉSENCE DU GRISOU'. 323
D'autre part, la température de la détonation est un des éléments les plus importants de la sécurité, et elle dépend essentiellement du mode de décomposition. Enfin, le mode de décomposition d'une même substance
explosive varie avec les circonstances dans lesquelles' s'opère la détonation. Il n'est sans doute pas le même, au moins nécessairement, lorsque la substance détone à l'air libre ou lorsqu'elle détone dans un vase résistant, et les conditions de sécurité peuvent varier beaucoup d'un cas à l'autre.
INFLUENCE DE LA. VAPEUR D'EAU SUR L'INFLAMMABILITÉ DES MÉLANGES GRISOUTEUX.
Certains effets capricieux des explosifs détonant l'air libre avaient porté à penser que l'inflammabilité du gaz pouvait varier avec certaines circonstances, et parti. culièrement avec l'humidité de l'air. Les expériences en-
treprises dans le laboratoire n'ont pas confirmé cette hypothèse, et n'ont pas permis de constater de différence appréciable entre l'inflammabilité des mélanges plus ou moins humides. ÉTUDES SUR LE MODE DE DÉTONATION DES EXPLOSIFS.
On a montré, dans le précédent rapport, tout l'intérêt que présente, au point de vue de nos recherches, l'étude d'une question, encore imparfaitement connue, malgré
les mémorables travaux de MM. Berthelot, Sarrau et Vieille, celle du mode de détonation des explosifs. D'une part, il est important, pour les nombreux explo-
sifs qu'on peut songer à réaliser, de pouvoir constater avec quelque précision, l'aptitude plus ou moins grande à la détonation ; car une aptitude trop imparfaite devrait
a priori faire rejeter l'emploi de la substance.
Sans espérer résoudre d'une façon complète ces questions délicates, jusqu'ici peu étudiées, il nous a semblé intéressant de multiplier nos recherches sur ce point. sous avons pu ajouter ainsi un certain nombre de faits nouveaux à ceux qui ont été exposés dans le premier l'apport, et, pour plus de clarté, nous allons résumer ici à la fois et les uns et les autres. Nous commencerons par faire connaître les procédés expérimentaux que nous avons employés et dont le prindpe a déjà trouvé place dans notre premier travail.
Procédés expérimentaux. Pour connaître la quantité de chaleur dégagée par la détonation d'un explosif, nous produisons cette détonation dans notre chaudière close, et nous mesurons, au moyen d'un manomètre à eau, la pression que développe
l'élévation de température intérieure due à la détonation. La température baisse assez rapidement par le refroidissement; en observant pendant quelques secondes la marche de ce refroidissement, on peut, par une extrapolation admissible, connaître la pression développée au moment même de la détonation, avant que le refroidis-
muent ait commencé à se produire. Cette pression P étant ainsi connue en mètres d'eau, on déduit de la capa-