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ÉTUDE SUR LES APPAREILS PICCARD
d'eau absorbe et que l'opération inverse dégage environ 7 calories ; mais, pour l'atteindre, on est pratiquement obligé de vaporiser l'eau, et il faut alors fournir une quantité de chaleur considérable, d'abord. pour porter la liqueur à l'ébullition, ensuite pour opérer la vaporisation; c'est surtout cette seconde partie de l'opération qui est onéreuse, car il ne faut que 270 calories pour porter 2kg,7 de saumure de 15 degrés à la température d'ébul-
lition (108° à la pression atmosphérique), tandis que vaporisation demande 1426 calories.
Sauf des pertes inévitables dans la pratique, il est assez facile de récupérer toute cette chaleur. Il suffit, ,pour cela, de mettre la vapeur au contact des parois de ,i..eld'ehaudière d'évaporation. Elle lui cède sa chaleur et se condense. On obtient ainsi, pour deux opérations successives (vaporisation et condensation), le résultat cherché, C'est-à-dire, d'une part, le sel, et, de l'autre, l'eau qui le dissolvait.
Pourtant une difficulté très sérieuse se présente. Lu température de la vapeur n'est jamais supérieure à celle du liquide qui l'a émise, et, en l'état, il est impossible
d'obtenir sa condensation au contact des parois de la chaudière d'évaporation. Pour lever cette difficulté, deux moyens peuvent être employés L'un est celui des effets multiples; L'autre celai de la compression de la vapeur. Le premier, employé depuis longtemps dans les sucreries, consiste à disposer en série plusieurs chaudières d'évaporation. Les pressions, et par conséquent aussi les températures d'ébullitions, vont en diminuant d'un bout à l'autre de la série ; de sorte que la vapeur émise par une chaudière peut servir, et sert en effet, au chauffage de la suivante ; et, de cette façon, il suffit de chauffer la première avec du combustible. Les chutes de pression,
d'une chaudière à l'autre, sont nécessairement assez
POUR L'EXTRACTION DU SEL.
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grandes pour que les transmissions de chaleur s'effectuent, mais, malgré cela, on pourrait allonger beaucoup la série, en tenant très haute la pression dans la première et disposant un condenseur à la sortie de la dernière, si l'on n'était arrêté par d'autres conditions. Les jus sucrés, par exemple, ne pouvant, sans inconvénient, supporter des températures supérieures à 100 degrés, on est obligé de limiter à trois le nombre des chaudières de la série. On a, dans ce cas, trois effets au plus ; et la consommation de combustible ne peut pas être réduite à moins du tiers de ce qu'elle est habituellement quand on chauffe directement une seule chaudière.
Le deuxième procédé, employé seulement depuis quelques années, consiste à comprimer la vapeur jusqu'à ce que sa presion corresponde à une température de vapeur saturée supérieure de quelques degrés à celle de la chaudière d'où elle sort. Elle peut alors se condenser au contact des parois de cette chaudière et fournir la chaleur nécessaire à la vaporisation. Quant aux pertes diverses, elles sont en ,grande partie comblées par l'apport de chaleur résultant de la tran3formation du travail dépensé pour la compression. Si la force motrice est donnée par des chutes d'eau, la vaporisation peut être obtenue presque sans dépense de combustible (il en faut cependant toujours un peu, non seulement pour la mise en marche, mais encore pour la marche normale, comme nous le verrons ultérieurement). Mais si l'on n'a pas de force naturelle à sa disposition, la
question se pose de savoir s'il n'est pas avantageux de brûler ce combustible pour faire du travail moteur, qui est utilisé comme il est dit ci-dessus, plutôt que de l'employer à la chauffe directe. La réponse est affirmative lorsque le combustible coûte cher, ainsi que nous l'indiquerons pages 387 et 421, et, dans ce cas, il est encore préférable de combiner les deux procédés effets multiples et compression de la vapeur.