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DANS LA RÉGION D'FIUELVA.
L'INDUSTRIE DU CUIVRE
monte, distante de 30 milles. Deux bateaux à vapeur sont spécialement affectés au touage des bateaux à voiles dans
ce trajet. Toutes les autres mines sont rattachées, par trois voies
presque parallèles, au port d.'Huelva, devenu le centre d'un trafic considérable depuis quelques années ; ce sont les lignes de Tharsis, de Zafra et de Rio-Tinto à Huelva.
Les deux lignes de Tharsis et de Rio-Tinto appartiennent aux sociétés du même nom; celle de Zafra à une compagnie indépendante. La ligne de Rio-Tinto par exemple, qui est à voie étroite de Irn,07, a une longueur de 83 kilomètres. A Huelva les deux lignes de Tharsis et Rio-Tinto se prolongent en mer par deux môles remarquables dont un seul, celui de la compagnie de Rio-Tinto permet de charger à la fois quatre navires de 2.000 tonnes. Toutes les mines y ont en outre des magasins importants (*). Sur le carreau de la mine les installations sont également considérables, ce sont des forges, des charpenteries, des habitations, des maisons d'école, des hôpitaux, etc. Un bilan d.e Rio-Tinto (en 1879) Compte Chemin de fer, quai, tunnel et matériel de chemin de fer. 26.300.000 fr. Bâtiments, ateliers, réservoirs, plans fixes et voies ferrées, usines 3.800.000 Machines, etc
Terrains et maisons en Espagne
2.800.000 2.400.000 35.000.000 fr.
Et pour les autres mines, les chiffres seraient en proportion.
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Rien que pour les réservoirs d'eau qui sont d'une
importance capitale dans le traitement, nous voyons qu'a San-Domingos on en a fait trois dont un seul contient 5 millions de mètres cubes. Le plus récemment construit à Rio-Tinto en contient 2.500.000 et a coûté 2 millions.
Nous pouvons d'ailleurs, tout en évitant d'entrer dans dés détails financiers qui seraient ici hors de propos, donner une idée du chiffre d'affaires que représentent ces
mines par le tableau de la page 448 qui résume leur situation au fer janvier 1888.
Jusqu'ici cette industrie a été se développant d'année en année.
Le seul véritable obstacle à ses progrès ultérieurs, ce sont les limites très restreintes de la consommation du soufre et du cuivre dans le monde entier. Pour le soufre en particulier dont le seul emploi important, très réduit depuis le procédé Solvay, est dans la fabrication de l'acide sulfurique pour la soude, un million de tonnes de pyrite suffirait annuellement, même si l'on arrêtait les mines de Sicile. Or nous avons vu que Rio-Tinto, Tharsis et San-Domingos arrivaient déjà à 2.500.000. C'est ce qui a conduit dans ces derniers temps à Rio-Tinto, à adopter presque exclusivement la cémentation artificielle dans laquelle le soufre est brûlé et perdu. Mais, la calcination à l'air libre ayant été défendue par le gouvernement espagnol (*), on revient aujourd'hui , comme nous le verrons, d'une part à des procédés de cémentation sans grillage, d'autre part à l'utilisation directe du soufre pour
fabriquer sur place l'acide sulfurique. D'oi un pro-
blème qui se pose : celui de l'emploi de cet acide sulfurique
nouveau qu'on ne peut facilement jeter dans la consom-
(*) Les navires chargeant à Huelva le charbon qu'ils apportent
contre le minerai qu'ils exportent, le prix du fret est assez réduit (10 à 12 francs par tonne), en sorte que le coke, venant d'Angleterre, revient à Rio-Tinto seulement à 35 francs la tonne et la fonte 'a 90 francs la tonne.
(*) Décret du 29 février 1888 devant être mis progressivement en vigueur à partir du 1" janvier 1889 pour avoir son plein effet en 1891.