Annales des Mines (1890, série 8, volume 17) [Image 222]

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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL

au même instant que le premier temps dans l'autre. On a ainsi alternativement un demi-tour moteur et un demitour résistant. Les deux manivelles d'un type à deux cylindres construit par Crossley sont cependant disposées à 180 degrés, pour mieux équilibrer les pièces en mouvement ; on voit aisément que la machine ainsi disposée reçoit un effort moteur pendant un tour complet sur deux. Dans les deux cas, les pièces de distribution des deux cylindres sont commandées par un mécanisme unique. Dans les moteurs Otto à quatre cylindres, une seconde paire de cylindres accolés est placée en regard de la première, de l'autre côté de l'arbre moteur, qui ne porte encore que deux manivelles. Le fonctionnement des machines à quatre cylindres est satisfaisant; on peut seulement reprocher à cette disposition d'augmenter notablement le prix des machines. L'allumage des mélanges explosifs dans le cylindre se fait suivant trois modes différents, par transport de flamme, par contact avec une paroi chauffée au rouge, et à l'aide de l'étincelle électrique. Le transport de flamme, très simple quand le mélange explosif a la pression atmosphérique, se fait aussi dans les mélanges comprimés, grâce à des dispositions ingénieuses : ainsi le tiroir de la machine Otto entraîne dans et y une cavité spéciale des gaz enflammés en dehors de gaz comprimés, pour laisse pénétrer un jet très ténu y élever la pression et nourrir la flamme jusqu'à ce qu'elle communique avec l'intérieur du cylindre par l'orifice d'admission. Dans la machine Kerting, un jet combustible s'échappe du cylindre par une petite tuyère divergente et s'enflamme sur un brûleur constamment allumé ; la flamme remonte dans la tuyère jusqu'au point où la vitesse d'écoulement du gaz est égale à celle de la propagation de la flamme; Allumage.

DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.

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elle reflue dans le cylindre au moment où une soupape ferme le débouché extérieur de la tuyère. Cette disposi-

tion paraît être l'une des plus simples possibles pour transporter la flamme dans une enceinte sous pression. Le second système d'allumage, par contact avec paroi chauffée au rouge à l'aide d'une flamme extérieure, paraît

se répandre; nous le trouvons notamment adopté pour l'un des derniers types Otto, petit moteur vertical de faible puissance. Ah moment où doit se produire l'explosion, le mélange pénètre dans un tube en fer porté au rouge par un bec Bunsen extérieur. On a pu, dans le petit moteur que je viens de citer, supprimer la soupape ou autre organe de distribution permettant au mélange de pénétrer dans le tube chaud au Moment voulu ; ce tube chaud est en communication constante avec le cylindre,

mais par l'intermédiaire d'un conduit d'une certaine longueur ; après le quatrième temps d'un cycle d'opération,

le tube et le conduit restent remplis de gaz inertes, à la pression atmosphérique; pendant le premier temps du cycle suivant (aspiration du mélange) ces gaz inertes

restent dans le conduit, sauf la diffusion d'une faible fraction à l'embouchure du conduit ; pendant le second temps (compression), les gaz inertes se compriment aussi dans le conduit et le tube chaud et s'y trouvent par suite

refoulés, la surface de séparation des gaz inertes et du mélange combustible restant bien marquée vu le faible diamètre du conduit (12 millimètres). On conçoit alors qu'on puisse régler les capacités du tube et du conduit, de telle sorte que le mélange explosif vienne au contact des parois

rouges juste au moment où le piston de la

machine arrive au fond de sa course; une vis de réglage permet de faire varier à cet effet la capacité du conduit. Dans les grandes machines, une soupape est nécessaire entre le tube chauffé au rouge et le cylindre ; cette soupape s'ouvre au moment précis où l'allumage doit se produire.