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CONDITIONS DU TRAVAIL ET GRÈVE DE 1889
DANS LES HOUILLÈRES PRUSSIENNES.
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On voit que la production moyenne du mineur s'est élevée presque à 81 tonnes pour le 3° trimestre de 1888 et à 80 tonnes et demie pour le 4°, tandis qu'auparavant elle ressortait à 78,6 et à 75,3. Dans le 1er trimestre de 1889 on a embauché environ 3.000 mineurs de plus; et
règlement, du 25 mai 1889, que nous reproduisons plus loin, a établi un maximum de 10 heures pour la journée de travail, y compris le temps employé à l'entrée et à la descente des ouvriers. La durée effective du poste a été ainsi réduite à 9 heures, dans la plupart de ces exploi-
le travail est ainsi rentré dans des conditions moins
tations.
anormales.
D'autre part, les chiffres relatifs au 3° et au 4' trimestre de 1889 font voir' que la grève n'a pas eu pour effet de diminuer la production du mineur, par rapport au 1er trimestre de la même année, ni par conséquent, selon toute probabilité, le nombre des heures consacrées au travail quotidien. En effet, pour mettre fin à la grève, les mineurs ont cédé sur la question de suppression des heures supplé7 mentaires et ont consenti finalement à travailler normalement huit heures en Westphalie ; dans un très petit nombre de houillères, par exemple au puits Pluton, les patrons ont réduit le poste à sept heures et demie.
Le temps nécessaire pour l'entrée et la sortie devait d'ailleurs être raccourci, grâce à de meilleures installations des engins dans les puits, de façon à ne pas excéder une demi-heure. Le document officiel auquel nous empruntons ces ren-
seignements, a soin de faire remarquer que les fonctionnaires, dans l'état actuel de la législation, n'ont pas à s'immiscer dans la question de la durée journalière
du travail, qui résulte des libres conventions des intéressés, sauf dans les cas où il s'agit de la sûreté ou de la santé des ouvriers ; et on y rappelle que c'est à ce point de vue seulement qu'une ordonnance de police, dans l'arrondissement minier de Dortmund, a limité le poste à
six heures, pour les mineurs qui sont exposés à une température supérieure à 29 degrés. Dans les houillères royales de Sarrebruck, un nouveau
Dans le bassin d'Aix-la-Chapelle, la journée a été fixée communément à 9 heures ou 9 heures 1/2, y compris l'entrée et la sortie. En Silésie, les mineurs ont été moins exigeants et se sont contentés de voir leur présence dans la mine réglée sur le pied de 10 ou 11 heures par jour, en général.
En résumé, partout où le besoin s'en faisait sentir, des mesures semblent avoir été prises pour abréger le temps employé à l'entrée ou à la sortie. De plus, la durée du poste a été fréquemment diminuée. Mais nulle part la journée n'a été réduite à 8 heures, y compris l'entrée et
la sortie; et c'est à 9 ou 10 heures par jour qu'on doit évaluer le temps que le mineur prussien sacrifie réellement, dans la majorité des houillères, sans parler des heures supplémentaires, qui n'ont été l'objet d'aucune Stipulation de la part des patrons, à la suite de la grève.
Le principal objectif des grévistes était l'augmentation des salaires, et l'on a vu que, dans les résolutions de Berlin, les délégués des mineurs demandaient la participation aux be'né fices.
Le gain annuel moyen des mineurs de la Westphalie s'était cependant accru dans une forte proportion, pendant les dix années précédentes, comme le montrent les chiffres officiels suivants, cités dans une circulaire du comité central des houillères de France. Le marc (divisé en 100 pfennigs) vaut 1',25.