Annales des Mines (1890, série 8, volume 18) [Image 31]

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ANALYSE DES MINERAIS DE FER DE LA FRANCE,

DE L'ALGÉRIE ET DE LA TUNISIE.

Jura, de l'Indre et de la Lozère. Les minerais qui en proviennent, et notamment les minerais oolithiques de l'est

de la France, sont tantôt siliceux ou argileux, tantôt calcaires, mais presque toujours assez chargés de phosphates. Longtemps cette composition les a rendus impropres à la fabrication des fontes et des fers de qualité: mais les nouveaux procédés de traitement permettent aujourd'hui, en partant des fontes phosphoreuses, d'ob-

tenir des aciers très purs et très doux, tandis que la scorie très basique, s'emparant du phosphore, devient souvent assez riche pour être utilisée comme amendement

en agriculture. Les étages de l'oolithe et surtout le bajocien, le calovien et l'oxfordien fournissent également des minerais hydratés et phosphatés, tantôt oolithiques, tantôt pisolithiques dans l'est de la France (Ain, Côte-d'Or, Doubs, Haute-Marne), tandis que, dans le sud (Var et HauteGaronne), on trouve à peu près aux niveaux correspondants des fers carbonatés et des hématites brunes. Dans le terrain crétacé, deux niveaux peuvent être signalés comme riches en minerais de fer, ce sont les étages néocomien et cénomanien. La Marne, la HauteMarne, la Meuse possèdent des gîtes de minerais de fer oolithiques plus ou moins phosphatés ; la Seine-Inférieure, l'Oise, l'Yonne, la Savoie, le Vaucluse et le Gard, des minerais hydroxydés et des ocres. Les TERRAINS TERTIAIRES renferment des gîtes nom-

breux et souvent presque superficiels de minerais de fer,

qui appartiennent en général à la classe des minerais pisolithiques ; tantôt ils sont en grains ronds et de petite dimension, tantôt en nodules irréguliers, à disposition souvent géodique ; parfois ils sont riches en manganèse, ailleurs ils sont chargés de phosphates ; souvent au con-

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milieu des régions riches en minerais de surface et couvertes de forêts. L'éocène inférieur a fourni des fers hydroxydés ou des hématites dans les départements de l'Aube, de la Marne,

de l'Aisne et de l'Eure et dans ceux de l'Isère et des Alpes-Maritimes.

L'oligocène, comprenant la formation qu'on a appelée sidérofithique, renferme un grand nombre de gîtes, qui ont été l'objet d'exploitations plus ou moins prolongées. Les minerais de cette formation, presque partout pisolithiques, appartiennent à la ceinture du plateau central et particulièrement aux départements du Doubs, de la Nièvre, du Cher, de l'Indre, du Loiret, du Loir-et-Cher, de la Mayenne, de la Vienne, de la Charente, de la Dordogne, de la Corrèze, du Lot et du Tarn-et-Garonne. Enfin, les minerais pliocènes, beaucoup moins nombreux que les précédents, mais appartenant encore à la classe des minerais en grains et des minerais géodiques, parfois manganésifères, sont représentés par les quatre départements de la Haute-Saône, de Saône-et-Loire, du Rhône et des Landes.

Algérie et Tunisie. L'Algérie et la Tunisie possèdent des gîtes de fer d'une grande importance ; ceux dont le bureau d'essai a reçu des échantillons sont presque tous. situés à peu de distance de la mer ou d'un chemin de fer, condition nécessaire pour une exploitation industrielle.

Même dans cette situation, on ne peut guère utiliser que des minerais d'une teneur élevée, ayant assez de valeur pour supporter les frais de transport jusqu'aux usines de France.

Au point de vue géologique, les gîtes algériens appar-

fournir des fers très doux, comme on en produisait au-

tiennent à deux catégories principales les uns se trouvent interstratifiés dans les terrains cristallophylliens ; les autres sont de formation secondaire ou ter-

trefois dans les forges au charbon de bois situées an

tiaire.

traire ils sont exempts de ces matières et capables

de