Annales des Mines (1890, série 8, volume 18) [Image 279]

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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL

devient plus rare. Quelquefois les tubes sont en cuivre; assez fréquemment les tubes en laiton sont munis d'un bout en cuivre du côté du foyer, peut-être moins sujet à se desserrer et non cassant au rouge sombre comme le laiton. Les tubes en fer ou en acier reçoivent aussi quelquefois le bout en cuivre rouge, dont l'utilité est alors moins apparente. 3° CHAUDIÈRES TUBULÉES. - Les chaudières tubu-

lées, ou à circulation d'eau dans les tubes, se sont répandues depuis quelques années ; un grand nombre d'installations récentes, notamment pour l'éclairage électrique, comportent ce genre de générateurs ; des applications importantes en ont été faites sur mer ; enfin l'Exposition de 1889 en offrait une collection considérable. Aussi la description fort étendue des générateurs à l'Exposition de 1889, par MM. Bougarel et Monin, publiée dans la Revue technique (6° partie, t. I, p. 57), comprend-elle surtout des chaudières tubulées ; beaucoup d'appareils que nous allons citer sont décrits et figurés dans ce travail ; nous nous dispenserons d'y renvoyer le lecteur pour chacun d'eux. De même sur une vingtaine

de générateurs exposés à Berlin dans la même année 1889, presque tous appartenaient à ce genre (Zeitschrift des Ver. D. I., 1889, p. 670 et 691). Chaudière Belleville. Il serait injuste de ne pas citer en premier lieu la chaudière de M. Belleville, dont les travaux remontent à 1850. M. H. de la Goupillière en a déjà signalé l'excellent service à l'Exposition de 1878. Nous rappellerons les caractères principaux de ce générateur : il se compose essentiellement de deux réservoirs collecteurs, l'un inférieur, l'autre supérieur, réunis par une série de serpentins chauffés au-dessus d'une grille dans

une enceinte en métal et briques, et par un tube extérieur, qui peut être muni d'un déjecteur ou récipient

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pour les dépôts. L'alimentation se fait dans le collecteur supérieur, au milieu de la vapeur ; les serpentins se rem-

plissent d'un mélange d'eau et de vapeur, bien moins dense que l'eau contenue dans le tube extérieur de communication des collecteurs, et cette différence de densité produit une circulation rapide. Signalons encore quelques autres caractères du générateur Belleville ; la capacité des collecteurs est petite, et le volume total de l'eau, contenue dans la chaudière, est relativement faible, ce qui rend peu dangereuse la rupture d'un élément; les serpentins sont formés chacun de deux ran-

gées verticales de tubes rectilignes en fer ou en acier doux, légèrement inclinés et assemblés deux à deux à l'aide de raccords en fer ou en acier, dans lesquels ils sont vissés ; le diamètre intérieur de ces tubes est de 80 à 100 millimètres ; la vapeur est séparée de l'eau, dans le collecteur supérieur, à l'aide de chicanes en tôle ; outre, elle est séchée par une chute de pression à la sortie du générateur et par son passage dans un faisceau de tubes chauffés ; un petit cheval, dont la marche .est gouvernée par un flotteur monté dans un récipient spécial, en communication avec la chaudière, règle automatiquement l'alimentation ; enfin un registre, commandé par un piston pressé par la vapeur, modifie le tirage suivant la pression.

Il faut remarquer que le courant d'eau et de vapeur qui se forme parcourt entièrement, dans toute sa longueur, la série de tubes formant chaque serpentin, disposition rarement usitée pour d'autres types. Il est plus difficile de conduire une telle chaudière,

avec son faible volume d'eau, qu'une chaudière de grande capacité, car les moindres variations de la dépense de vapeur ou de l'action du feu modifient la pression. On arrive néanmoins à, en tirer un bon service, et les applications du système sur terre et sur mer, où elles