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666 L'INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE DANS SES
RAPPORTS
renforcent pendant le refroidissement les lignes de moin-
dre résistance, et sont enlevées lors du burinage de la pièce. Nous avons vu couler, grâce à cet artifice, des moulages d'acier qui, sans son emploi, auraient été d'une exécution presque impossible , mais il augmente le déchet de coulée , et surtout la main - d'ceuvre à dépenser pour
mettre la pièce en état d'être livrée à l'usinage. La composition des moules pour la coulée de l'acier donne aussi lieu à quelques observations. Comme pour la fonte, on les fait en terre ou en sable, mais à condition que ces deux sortes de matériaux soient réfractaires à un haut degré. Les moules en terre sont employés pour la coulée des grosses pièces, dont les châssis doivent être transportés aux étuves, descendus dans des fosses profondes, soumis en un mot à des manutentions qui exigent une grande résistance du moule proprement dit. Nos argiles réfractaires de Bollènes en partie cuites et en partie
crues, mélangées avec une proportion convenable de
débris de creusets, ou, à défaut de celui-ci, de
pous-
sières de coke et de graphite répondent aux exigences de la moulerie d'acier. Quant aux sables, on emploie volontiers le sable de Voreppe, mais des essais satisfaisants
ont été faits avec des sables réfractaires de plusieurs autres localités. Il faut, bien entendu, donner en tous cas aux moules la porosité et l'élasticité nécessaires ; il y a là mille précautions à prendre qui, pour l'acier comme pour la fonte, constituent l'art du mouleur. Les usines,
peu nombreuses encore, qui ont pris rang parmi les mouleries d'acier, ont fait, et font encore aujourd'hui, une étude très attentive de ces procédés. Inutile d'ajouter qu'elles ne se soucient point de les divulguer. Quels que soient les soins apportés dans la prépara. tion des moules, la dépouille des moulages en acier est toujours difficile ; elle le devient particulièrement pour les grosses pièces coulées en terre, dont le refroidisse
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AVEC LES CONSTRUCTIONS NAVALES.
ment est lent, en raison même de la grande masse en fusion. Le moule fond au contact du métal et y reste en partie adhérent; on voit donc comme annexe aux fonderies d'acier de véritables ateliers de burinage, qui ont pour mission d'enlever cette croûte terreuse avant l'usinage proprement dit de la pièce. L'addition de l'aluminium dans le bain fondu, en augmentant, à température égale sa fluidité, rend évidemment la dépouille plus facile. Au moment où nous avons fait dans les usines la
série de visites qui nous ont permis d'entreprendre ce travail, nous avons rencontré beaucoup d'incrédules sur les effets de l'aluminium dans un bain d'acier. Nous avons
eu pourtant l'occasion de voir dans l'une d'entre elles plusieurs moulages destinés aux constructions navales et dont le poids dépassait 10.000 kilogrammes. Ces pièces étaient coulées avec addition d'un millième d'aluminium pur, et nous n'en avons trouvé nulle part d'aussi saines et présentant d'aussi belles surfaces. Quelle que soit la composition du métal employé et le mode de préparation des moules, les moulages en acier doivent toujours être soumis à un recuit fait à une tempé-
rature approchant de 1000 degrés. En ce qui concerne les pièces entrant dans la coque, pour lesquelles les exigences sont en somme modérées, ce recuit suivi d'un refroidissement lent suffit pour obtenir le résultat voulu. Il ne faut pas le confondre avec les procédés de recuits et de trempes alternatifs par lesquels on a cherché à donner aux moulages en acier une résistance égale à celle que procure le corroyage fait sous les outils les plus puissants. Ces procédés ont donné lieu à de vives discussions lors du Congrès international des mines et de la métallurgie. Nous en dirons quelques mots dans la troisième partie de ce mémoire, car c'est surtout pour la Préparation du matériel d'armement qu'on en a revendiqué les avantages. Tome XVIII, 1890.
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