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NOTE SUR LE COUP DE GRISOU
Nous rappellerons que l'examen du chantier de l'explosion
ne permet pas de croire que le dégagement anormal ait eu lieu à son front de taille, le chantier étant resté tel que l'avait laissé le poste de jour, et la position des cadavres ne révélant aucun indice de fuite ou de crainte quelconque. Nous pouvons donc affirmer que le dégagement a eu lieu en amont des ouvriers. En quel point? Nous avons mis quelque temps à le déterminer. Nous nous sommes d'abord arrêtés à la faille
éboulée en l'accusant, un peu par nécessité, d'avoir donné issue au gaz en s'éboulant et d'avoir caché sous les déblais la preuve directe de ce dégagement exceptionnel. Si nous étions remontés plus haut encore, nous aurions trouvé, à l'extrémité de la traverse n° 2, le seul endroit des travaux du 109 qui n'eût pas été visité pendant le sauvetage parce que les corps des ouvriers qui y travaillaient avaient été trouvés ailleurs, le soufflard, d'une intensité extraordinaire, qui s'y était produit et que
l'on n'a découvert que plus tard, ainsi qu'on le dans la suite de cette note.
verra
Cause de Pinflammation. - L'existence d'un dégagement subit admise, revenons avec détail à la cause de l'inflammation. Est-ce une allumette, est-ce la lampe? De ce que la lampe était, comme nous le verrons, assez défectueuse dans son type pour avoir pu causer l'inflammation , il ne s'ensuit pas qu'on doive sans autre preuve éliminer l'imprudence ; nous allons donc examiner cette
hypothèse, en faisant remarquer cependant que, si elle s'accorde bien avec l'existence d'une atmosphère normalement dangereuse, il y a quelque difficulté pour l'esprit d'admettre que l'imprudence se soit produite au moment précis où le dégagement de grisou la rendait dangereuse. Les lampes étant vissées à fond, il ne pouvait être question que d'allumer une cigarette ; or l'enquête à
SURVENU A LA MINE DE CAMPAGNAC.
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laquelle nous nous sommes livré sur le caractère des deux ouvriers, a montré Galland comme un ouvrier d'une prudence consommée, excellent chef de chantier, énergique,
connaissant le danger du poste où on l'avait mis, ne fumant pas, et tous se sont accordés à dire qu'il n'aurait jamais permis à son manuvre de le faire, si, par impossible, celui-ci l'avait tenté ; de telle façon que Serin, s'il avait été assez imprudent pour fumer pendant le roulage, n'aurait pas pu allumer sa cigarette auprès du front de taille, dans l'endroit où on l'a trouvé. Tout indique au contraire que les deux ouvriers travaillaient, l'un à souscaver, l'autre à charger, et que la mort les a surpris sans qu'ils aient commis d'imprudence et sans que le danger
leur ait été révélé. La découverte de certains débris, faite dans le triage, laisse soupçonner que Serin avait des allumettes sur lui; après un examen attentif, notre opinion n'en a été nullement modifiée. Nous ne voyons là qu'une simple coïncidence, et le fait est d'autant plus vraisemblable que des allumettes et du tabac ont été trouvés sur six des cadavres.
Il faut donc que la lampe ait causé le malheur. Estelle capable de le faire, et d'abord, quelles étaient les positions de celles des victimes ? Bravard, nous l'avons dit, a trouvé ces lampes entre le chariot et la
paroi de droite,
celle de Serin au pied même du char, celle de Galland au
niveau de l'extrémité de la gaine et à quelques
centimètres
de celle-ci. Il semble donc que Serin avait accroché sa lampe au char, et cela s'explique d'autant mieux que, d'après nos prévisions, il maniait la pelle à ce moment. Qttant à Galland, qui
sous-cavait, il avait accroché sa
lampe, soit à la butte extrême supportant la gaine, soit Peut-être même au pied-droit qui lui faisait face. Dans tous les cas, cette lampe courant
a reçu, la première, le choc du gazeux explosif dû au dégagement de grisou. La