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NOTE SUR L'ACCIDENT DE LA MACHINE.
toute espèce de houille, pourvu qu'elle ne soit pas franchement anthraciteuse, est susceptible de donner dans certaines conditions des poussières inflammables. On devrait donc employer les explosifs de sûreté dans la plupart des mines non grisouteuses, et les exploitants auraient d'autant moins à hésiter à entrer dans cette voie, que ces explosifs paraissent avoir des avantages sur la poudre noire au point de vue du prix de revient de l'abatage (*).
Aérage. - Une des circonstances de l'accident de La Machine ne peut manquer d'être remarquée; par suite des
conditions particulières du courant d'aérage, vingt ouvriers surpris par les fumées, à 660 mètres du point de départ du coup de feu et environ trois quarts d'heure après le moment où il s'est produit, sont morts empoisonnés par l'oxyde de carbone. La possibilité, dans les mines non grisouteuses, d'acci-
dents provoquant en un point déterminé la production d'une certaine quantité d'air irrespirable, devrait faire adopter, au même titre que dans les mines grisouteuses, le principe de l'indépendance des quartiers au point de vue de l'aérage (1. Les coups de poussières, que l'emploi des nouveaux explosifs rendra presque impossibles, ne sont pas d'ailleurs les seules causes qui puissent donner naissance à une atmosphère irrespirable ; les incendies, et en particulier ceux qui prennent dans les bois des galeries, ont causé des accidents graves (***). Ces incendies (*) Aussitôt après l'accident du 18 février les exploitants, d'accord avec l'Administration des Mines, ont substitué, à. La Ma-
chine, l'usage de la grisoutine B à celui de la poudre noire. Cet explosif, que l'on emploie d'une manière courante depuis huit mois, a donné toute satisfaction au point de vue économique. (**) Voir Principes à consulter. (**") A La Machine, un mois après l'accident qui fait l'objet de la présente note, un incendie allumé par une lampe imprudemment
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peuvent se produire très facilement dans les mines non grisouteuses ; une lampe à feu nu a vite fait d'enflammer un boisage vermoulu et desséché le feu peut couver
d'abord sans qu'on l'aperoive, et se déclarer lorsque
personne n'est plus là pour l'éteindre à son début. L'aménagement rationnel du courant devrait également être poursuivi. Il aurait pour conséquence une utilisation plus complète du volume d'air dont on dispose. Dans la partie de la mine de La Machine où s'est produit l'accident du 18 février, l'air circulait librement dans tout le réseau de galeries compris entre l'extrémité du travers-bancs du niveau de 400 mètres et le point 1, où le courant pénètre dans le travers-bancs du niveau de 300 mètres.
Le volume d'air passant en chaque point et en particulier dans la région d'où est parti le coup de poussières n'était donc qu'une fraction des 3'3,289 qui traversaient par seconde le travers-bancs venant du puits. Il est permis de se demander si un aérage plus vif n'eût pas eu des chances de diminuer le nombre des victimes ; l'air arrivant en plus grande quantité eût agi par son volume pour diluer les gaz toxiques et par sa vitesse pour favoriser cette dilution en brassant les fumées et les entraînant rapidement. D'après le temps écoulé entre l'instant du coup de feu et celui où les fumées sont arrivées au point M (Pl. XI, fig. 1), on déduit qu'elles ont suivi les galeries de la 1" Blard avec une vitesse moyenne de 0"1,40
environ par seconde, qui doit représenter également la
vitesse moyenne du courant d'air dans la région. Le dé-
bit d'air et la vitesse étaient donc réduits environ au accrochée à un galandage en planches causait la mort de trois ouvriers, qui périrent asphyxiés par les fumées. Nous citerons encore l'accident de la mine de Mauricewood, dont il a été rendu compte dernièrement dans ces Annules (3 liv., 1890). Tome XIX, 1391.