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LES SALINES ET LES PUITS DE FEU
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vide intérieur pour recevoir les détritus, qui après un ,certain temps rendent la percussion infructueuse, les Chinois sont obligés, après avoir retiré la sonde, de descendre dans le puits au moyen de la corde de tirage un cylindre du poids de 60 livres, à fortes cannelures circulaires en godets placés en échelle. L'ensemble ressemble assez à une pile de bols. La partie inférieure est une demi-sphère et le diamètre est peu inférieur à celui du puits. L'instrument descendu, deux ou trois ouvriers (fig 4, Pl. XIII) suspendus à la corde lui impriment un .
mouvement de sonnette qui fait jaillir les boues dans les
cannelures. Cet instrument est descendu et remonté autant de fois qu'il est nécessaire pour retirer tous les détritus. Le forage est dirigé par un vieux contremaître puisatier, habitué à ces travaux, dont les connaissances empiriques remplacent la science de nos ingénieurs. Lorsqu'il croit avoir rencontré une roche imperméable, il ar-
rête le sondage à un ou deux pieds dans cette roche pour procéder au tubage du puits. La fig 3, Pl. XIV, représente la préparation des tubes ce sont de gros bambous , dits tan - tcho , qu'on trouve dans les. pays de Kiang-gan, ou bien des demi-troncs de cyprès creusés et .
ajustés. Ils s'assemblent ensuite bout à bout à mi-bois et à queue d'aronde. On les enveloppe d'abord d'une grosse toile de chanvre que l'on badigeonne avec une bouillie claire de mastic composé de chaux et d'huile d'Elxococca. Ce premier enduit est ensuite entouré de chanvre fortement serré, et le tout recouvert du même mastic plus épais. Tout terminé, ce tube doit avoir un diamètre extérieur à peine inférieur à celui du puits. Suivant la nature des terrains rencontrés, la longueur du tuyau protecteur est d'un tchang à une trentaine. Lorsqu'il doit atteindre plus de 2 ou 3 tchang , sa pose nécessite préalablement l'installation de la haute chèvre.
DE LA PROVINCE DU SE-TCIIOAN.
On voit dans la
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3, Pl. XIII, la manière dont les Chinois placent et raccordent ces tuyaux. A l'aide d'une fig .
corde on descend d'abord un premier tube presque entiè-
rement; à hauteur voulue, on le prend entre deux bâtons 'qui font pince et le rendent fixe. On suspend un autre tube à la corde, pour subir l'assemblage qu'on mastique avec soin. On laisse sécher, et le même système de descente continue patiemment jusqu'à ce que le tube entier puisse atteindre le fond du trou de sonde, garnissant" ses parois à partir de l'orifice en pierre. On tire alors toute l'eau qui peut se trouver dans le puits, on porte au fond une certaine quantité de mastic et l'on agite un peu le tube par un mouvement de sonnette pour
faire pénétrer le mastic tout autour de la paroi inférieure et intercepter tout passage aux eaux douces. Après quoi on attend que le tout soit bien sec pour continuer le sondage.
Pendant ce temps on peut construire la grande chèvre, si ce n'est déjà fait. Toutes celles que l'artiste a représentées sur ses images sont composées de deux bras ou montants, de 4 à 5 tchang (13 à 17 mètres) de hauteur, solidement enfoncés dans le sol, réunis à leur sommet par la traverse, armée de deux fourches qui portent la poulie. L'équilibre est établi par deux bicoqs placés de chaque côté à deux distances différentes du sommet. De
nombreuses cordes qui vont s'attacher au sol, à des arbres, à des roches, contribuent à assurer la fixité de l'appareil. Line chèvre de cette dimension suffit pour les travaux de forage.
Après la pose du tube protecteur, le forage se continuait jadis avec une petite sonde qui n'était guère qu'une barre de fer aciérée et donnait un petit trou de -sonde d'un diamètre de 3 à 4 pouces. Mais les Chinois y ont vu beaucoup d'inconvénients : ce trou s'engorgeait facilement, le travail de dégagement était très difficile, sou-