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LES SALINES ET LES PUITS DE FEU
DE LA PROVINCE DU SE-TCHOAN.
l'exige pour ne pas laisser les champs à sec lorsque les pluies se font attendre. Lorsqu'un cours d'eau prête son
tal immobile ; les dents de sa circonférence correspondent aux vides entre les godets et sont d'ailleurs assez longues pour faire engrenage avec la roue horizontale du
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courant, c'est la noria antique qui pour eux est le système le plus économique : le bambou en fait tous les frais ; c'est -léger, solide, élastique, et permet de grandes dimensions. J'en ai vu de 3 à 4 tchang de diamètre (10 à 12 mètres).
Ils s'en servent aussi en l'absence de cours d'eau, au moyen d'ouvriers qui montent dans l'intérieur de la roue. En fait de machines à moteurs, hommes ou chevaux, ils ont le chapelet incliné qui fonctionne par manivelle à bras, ou par un arbre à palettes que font tourner avec leurs
pieds des ouvriers montés sur un tréteau. Le chapelet vertical, mû par des chevaux, est aussi en usage pour les hauteurs plus considérables. Enfin les Chinois ont la noria à chaîne et godets actionnée par un manège. Le chapelet incliné n'est guère employé aux Grandes Salines que pour élever jusqu'aux réservoirs des norias
les eaux salées amenées par barque sur la rivière aux époques des grandes eaux, mais le nombre des norias à manège est très considérable. Les Chinois cherchent à faire gagner de suite à l'eau salée un niveau supérieur à tous les points de passage jusqu'aux fourneaux. De cet endroit élevé, elle peut s'en aller par des tuyaux qui suivent des routes en zigzag suivant les nécessités du terrain. Le bâtiment d'une noria (fig. 4, Pl. XIV) est un hangar
pyramidal à quatre faces, de 3 à 4 tchang de hauteur; les colonnes des angles sont énormes et souvent renforcées par des croix de Saint-André placées à l'intérieur entre les colonnes. Le réservoir inférieur est en ciment hydraulique de chaux et de tuiles pulvérisées. Une double chaîne sans fin en bois porte sur toute sa longueur des godets ou boîtes rectangulaires. Il n'y a pas de tambour inférieur dans le réservoir. Le tambour supérieur est mobile sur son axe horizon-
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manège qui tourne au-dessus du tambour. Le réservoir de réception est un auget en bois placé dans le tambour sur l'axe ; cette pièce de bois est assez grosse pour être creusée à sa partie supérieure d'une forte cannelure par laquelle les eaux de l'auget s'écoulent soit dans le réservoir inférieur d'une autre noria, soit dans le réservoir de départ.
Un mulet, les yeux bandés, est amené au manège par un chemin établi en pilotis sur des poutres. Il met en mouvement la machine au moyen d'une pièce de bois fixée par des cordes à l'un des rais de la roue horizontale. Il travaille pendant la durée de deux crans du bâtonnet d'encens régulateur. Deux autres lui succèdent, chacun pendant le même temps, puis son tour revient.
Après avoir ainsi travaillé chacun trois fois, ces trois mulets sont remplacés par trois autres et vont se reposer un jour entier. Une noria, pour marcher jour et nuit, demande de vingt à trente mulets.
Cette machine toute en bois a beaucoup de défauts l'absence de tambour inférieur donne au chapelet de godets une liberté d'oscillation augmentée par l'imperfection de l'engrenage et de son montage ; les godets, outre une forme rectangulaire défectueuse, ont beaucoup de fissures ; l'auget récepteur est trop petit et très mal installé, aussi l'eau retombe en véritables cascades, et l'effet utile de cette noria à manège est bien inférieur au travail dépensé Voici des chiffres : la noria chinoise, pour une hauteur de deux tchang et demi (81'1,30) élève par journée
de 24 heures de travail 700 à 800 charges d'eau, soit 81 à 92 mètres cubes. Ce n'est guère que les 3/10 du