Annales des Mines (1891, série 8, volume 20) [Image 40]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

38

PRÉPARATION MÉCANIQUE DES MINERAIS

raliser son emploi et a même conduit à la solution mixte du crible fonctionnant à la fois comme crible continu, et

comme crible filtrant. On vient, en effet, d'essayer, à Laurenburg, l'application de cette méthode dans les conditions suivantes ; on traite des grains d'une grosseur de

3 à, 15 millimètres sur un crible dont les tamis sont à mailles carrées de 8 millimètres ; ce tamis retient tous les produits supérieurs à cette dimension qui forment dès lors une couche filtrante, au sein de laquelle les pro-

duits de grosseur moindre subiront un criblage, avant d'atteindre le tamis dont ils peuvent, en raison de leur grosseur, traverser les trous. Dans le même atelier, on crible également, sur un tamis à mailles de J. millimètre,

les produits inférieurs à 3 millimètres. On a pu ainsi à Laurenburg augmenter la production de l'appareil et éviter la mise en service simultanée : 1° d'un crible filtrant pour les produits inférieurs à 8 millimètres dans un cas et à 1 millimètre dans l'autre. 2° D'un crible continu pour les produits dont la grosseur est supérieure à ces chiffres. Un crible unique peut effectivement, d'après ce qui précède, remplir l'emploi de ces deux appareils. Quant aux cribles continus, la seule innovation à signaler au sujet de leur mode d'emploi, est relative à la détermination du nombre des tamis nécessaires pour le

traitement d'une nature de produits déterminée. S'il s'agit, par exemple, de traiter sur un crible continu un produit composé de deux espèces minérales, on a recours

d'ordinaire à un crible à quatre tamis, dont le premier donne l'espèce la plus lourde, le troisième l'espèce la plus légère, le deuxième un mélange de ces deux espèces, et le quatrième un mélange de l'espèce la plus légère avec le stérile ; les matières qui s'écoulent au delà du déversoir du

dernier compartiment sont composées de stérile à rejeter. A ce procédé qui est le plus généralement adopté,.

DANS LA SAXE, LE HARTZ ET LA PRUSSE RHÉNANE.

39

on a récemment substitué, dans l'atelier d'Ems, l'emploi de cribles continus n'ayant que trois tamis. Le premier

donne la matière la plus lourde, le second l'espèce la plus légère mélangée à l'espèce la plus lourde, le troisième un mélange de l'espèce la plus légère et de stérile. Les produits qui s'écoulent au delà du déversoir du dernier compartiment, sont, comme ci-dessus, formés de stérile. A priori, cette méthode semble moins avantageuse que la précédente, puisque, au lieu d'avoir les deux produits finis que fournissaient le premier et le troisième taillis dans le premier cas, on n'obtient dans le second qu'un seul produit fini, savoir sur le premier tamis. Il n'en est rien : car en donnant un nombre suffisant de coups de piston, on arrive à ne laisser dans les produits recueillis sur le troisième tamis que la quantité de stérile admissible dans le bon à fondre. On a d'ailleurs réalisé, par la suppression du quatrième tamis, non seulement une simplification dans l'appareil, mais encore une simplification dans le traitement ; le nombre des

produits intermédiaires à repasser qui s'élevait à deux dans le crible à quatre tamis (produits recueillis sur le 2' et le Lie tamis), est effectivement réduit à l'unité dans le crible à trois tamis (produit recueilli sur le 2° tamis).

La construction des cribles a subi (b) Appareils. peu de perfectionnements : on y observe principalement une tendance à l'abandon des dispositions compliquées dont le crible du Bleyberg a donné l'exemple. L'écoulement des produits s'effectue dans les cribles continus, soit au moyen d'un tuyau à cloche analogue à celui du crible de Moresnet, soit au moyen d'un déversoir occu pant toute l'étendue de la petite dimension du crible. Le réglage de la position du bord de ce déversoir s'effectue aisément au moyen d'une vis dans le type qui a été adopté à Clausthal et à Lautenthal (Pl. I, fig. 1 1.).