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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
presque toujours un inconvénient. Rankine fait remarquer que, pour réduire au minimum la fatigue de la roue, il convient de placer le pignon qu'elle commande de telle sorte que le point de contact des dents soit sur la verticale
du centre de gravité de la masse d'eau totale contenue dans les augets. A ce point de vue, le mieux serait d'avoir une couronne dentée et un pignon sur chacune des faces latérales de la roue ; mais on compliquerait l'installation
et il serait difficile de faire porter également les deux pignons.
Nous n'insisterons pas sur ces moteurs anciens, simples et bien connus; nous en rappellerons seulement deux variantes, la roue alimentée en arrière, d'un diamètre
supérieur à la hauteur de la chute, moins sujette à patouiller lorsqu'elle marche noyée par une crue d'aval, et la roue à manteau, qui évite le déversement anticipé. Roues de côté. - Les roues de côté, qui conviennent pour des chutes aux environs de 3 mètres, sont les moteurs de cette classe qui peuvent encore aujourd'hui recevoir le plus d'application, à cause de leur bon rendement et de leur convenance pour des chutes moyennes abondantes. L'eau, admise au-dessous du diamètre horizontal de la roue, descend entre les pales sur un coursier qui les emboîte avec un jeu aussi faible que possible. Ce moteur se présente avec des variantes assez différentes : dans le type primitif, l'eau est admise sur des pales radiales en dessous d'une vanne d'une assez grande hauteur ; la vitesse de la roue est réglée de manière à éviter le choc de l'eau sur les pales à l'entrée, mais le choc se produit
sur la paroi intérieure de la roue, et l'on perd au total toute la hauteur de chute au-dessus du débouché de la vanne. D'autres roues (Bélanger, Waddington, Zuppinger) ont des pales à profil polygonal ou courbe, normales à la circonférence extérieure , pour éviter le choc de l'eau
contre la paroi intérieure et augmenter ainsi un peu le
DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
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travail recueilli. Enfin certains types sont alimentés en déversoir par-dessus la vanne et reçoivent une nappe, qui est fort épaisse dans la roue Sagebien. Les pales cessent souvent d'être radiales et sont inclinées dans un sens ou l'autre pour réduire la résistance soit à l'entrée dans l'eau d'amont, soit à la sortie du bief d'aval, ou, comme dans la roue Sagebien, de manière à.permettre la suppression de la paroi intérieure. La roue Sagebien, qui tourne avec lenteur en contenant un grand volume d'eau, a donné de bons rendements ; Callon fait remarquer une propriété intéressante de cet appareil (Cours de machines, t. 1, p. 166) : c'est une sorte de compteur et son débit est proportionnel à la vitesse ; si le travail résistant vient à augmenter, la roue se ralentit, mais l'effort moteur reste constant. 11 y a en quelque sorte équilibre instable entre la puissance et la résistance. Dans une roue de côté ordinaire, ou dans une roue à augets, au contraire, le débit reste constant ; si la roue se ralentit, elle se charge d'un poids d'eau supérieur.
On voyait, à l'Exposition de 1889, le modèle d'une roue Sagebien récemment construite pour l'alimentation du canal de Pierrelatte, près du Rhône : cette roue a un diamètre de 5 mètres et une largeur de 3 mètres, et commande une roue élévatoire semblable, moins large. La Zeitschrift des Ver. D. _Mg. (1888, p. 53) contient la description d'une importante installation, à Heilbronn, de 5 roues Zuppinger, qui diffèrent des précédentes par la courbure, en sens contraire de leur mouvement, de l'ex-
trémité des aubes. Ces roues utilisent une chute haute de 21',50 en moyenne, avec un débit de 6,6 à 9'3,7 par seconde ; leur diamètre est de 7 mètres, et leur vitesse à la circonférence de 1',25 par seconde. Roues en dessous. - La roue en dessous est un moteur à très faible rendement, qui ne dépasse pas 0'11,33 ; son seul mérite est de débiter beaucoup d'eau pour des chutes