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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
tourner dans l'air en marche normale, c'est-à-dire audessus du niveau d'aval ; on ménage même des orifices sur les joues latérales de la couronne, dans la portion que la nappe d'eau ne touche pas, pour assurer la ventitilation et éviter l'engorgement des aubages. Dans le cas
fréquent où le niveau d'aval est variable, il faut donc ou installer la turbine assez haut et perdre ainsi une fraction de la chute quand les eaux sont basses, ou la faire tourner noyée lors des crues ; il est vrai que dans ce cas l'abondance du débit peut compenser la diminution du rendement qui provient de la marche anormale. Girard et Callon avaient imaginé un ingénieux montage pour éviter ces inconvénients, le montage hydropneumatique : la turbine, placée au niveau d'aval le plus bas, était recouverte d'une sorte de cloche à plongeur, pleine d'air comprimé à la pression correspondant à l'élévation du niveau variable d'aval ; une pompe entretenait l'air sous cette cloche. Ce genre de montage ne parait pas s'être répandu beaucoup, à cause des dépenses supplémentaires qu'il entraîne et de la consommation de puissance motrice par la pompe à air. Rappelons encore une disposition caractéristique de la turbine G-irard , l'extrême évasement transversal de la couronne mobile (voir fig. 3, Pl. XV) : la nappe d'eau
s'écrase en s'élargissant sur les aubes, et, grâce à la réduction de son épaisseur, l'angle final des aubes avec la circonférence extérieure peut être notablement réduit. On arrive ainsi à diminuer la vitesse avec laquelle l'eau quitte la turbine. Les turbines à réaction marchent, au contraire, soit dans l'air, soit noyées ; on peut donc les installer audessous du niveau le plus bas d'aval, de manière à ne jamais rien perdre sur la hauteur de la chute, malgré la variation des niveaux : mais cette position de la turbine n'est commode ni pour l'installation primitive, ni
DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
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pour l'entretien ; aussi préfère-t-on souvent munir la turbine, montée au-dessus du bief d'aval, d'un tube d'aspiration débouchant dans ce bief; à la sortie de la couronne mobile, l'eau trouve une pression réduite à peu près à la pression atmosphérique diminuée de la hauteur correspondant à la colonne d'eau suspendue au-dessus du niveau d'aval; l'effet de la réduction de la hauteur de chute
se trouve ainsi compensé. Telle est la turbine JonvalKoechlin ; les turbines américaines centripètes, mixtes et composées se prêtent souvent à ce montage commode. Il convient que l'appareil soit disposé de manière à éviter
l'accumulation, sous la couronne mobile, de l'air qui a tendance à se dégager rie l'eau par suite de la réduction de pression ; il faut aussi, bien entendu , prévoir des moyens d'amorçage. Admission partielle. - L'eau peut n'être admise que
sur une portion seulement de la couronne mobile ; afin de soustraire l'arbre à des efforts de flexion, s'il est vertical, il convient que cette admission partielle ait lieu sur deux ou trois arcs symétriquement disposés autour du centre. Si les turbines tournent dans l'air, le rendement peut être le même que l'admission soit partielle ou totale ; noyée :
il n'en est plus de même quand la turbine est il se produit des pertes de force vive par suite
des arrêts subits et des brusques remises en mouvement de la masse d'eau contenue entre deux aubes de la couronne, à chaque passage devant l'arc fermé du distributeur. D'une manière générale on peut dire que la turbine à impulsion se prête bien mieux à l'admission partielle
que la turbine à réaction,
qui est habituellement
noyée.
L'appareil peut être, normalement installé pour la marche à admission partielle, comme le sont le plus souvent les turbines Girard de hautes chutes ; ou bien l'admission
peut être rendue partielle à l'aide de vannages pour