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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
métaux trempés que l'acier ne peut entamer. C'est surtout cette seconde manière qu'on emploie de plus en plus. Le meulage grossier se fait depuis longtemps pour certaines pièces, qu'on peut laisser brutes de forge ou de fonderie, à la condition d'abattre quelques bavures et de blanchir quelques faces à la meule. On emploie à cet effet
soit les grandes meules en grès naturel, atteignant le diamètre de 2'1,500, soit des meules artificielles à grains d'émeri ou de quartz agglomérés. La nature de ciment agglomérant varie beaucoup. Ces meules doivent être maniées avec prudence ; car un excès même faible de vitesse, un défaut de montage, un vice de qualité (fentes dans les grès naturels, agglomération défectueuse dans les produits artificiels) suffisent pour produire un éclatement dont les conséquences sont désastreuses. Une
instruction sur les précautions à prendre dans l'emploi des meules a été publiée en 1887 par l'Association des industriels de France »or préserver les ouvriers des accidents du travail. (Voir aussi Bulletin de cette association pour 1891, p. 47.) M. Pulin a décrit, dans la Revue gén. des ch. de fer, 1888, 2e sem., p. 103, le montage des meules entre plateaux coniques destinés à retenir les fragments en cas de rupture. Un autre danger des meules, lorsqu'elles travaillent à sec, est l'absorption par les meuleurs des poussières cle grès ou d'émeri, qu'il est difficile de faire disparaître entièrement même avec des enveloppes où s'exerce l'aspiration d'un ventilateur : aussi les meules qui travaillent mouillées sont-elles bien préférables. Pour éviter la projection d'eau, Pedrick et Ayer, de Philadelphie, donnent aux meules une forme conique et les arrosent au sommet: l'eau s'échappe à la base et est recueillie par une enveloppe (Railroad Gazette, août 1891, p. 562). Pour le nettoyage et le polissage des pièces de ma-
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chines, on constitue des meules simples en collant de la poudre d'émeri sur les disques en bois recouverts de cuir.
A rapprocher de ces appareils, les brosses circulaires animées d'une rotation rapide, qui polissent le métal à l'aide de sable ou d'émeri en pâte. Les meules ordinaires à affûter les outils, qu'on trouve partout, forment une classe intermédiaire. L'affûtage s'y
fait d'ordinaire assez grossièrement, et les formes des outils sont peu régulières. Mais il n'y a aucune raison pour ne pas donner aux divers outils des tours, des raboteuses, des formes précises comme celles des fraises, des tarauds, des forets hélicoïdaux : ils couperont beaucoup mieux le métal, étant affûtés avec précision. Un premier progrès est l'emploi de calibres simples placés près des meules, pour vérifier les angles tranchants ; un second est de réaliser l'affûtage précis, en présentant mécaniquement et dans une position rigoureusement déterminée l'outil sur la meule. Le problème est difficile : il
a été résolu par Sellers, qui a exposé en 1889 un bel appareil pour affûter mécaniquement les outils. Le meulage de précision des pièces de machines permet d'obtenir des pièces admirablement polies et précises, et cela après la trempe qui les a durcies. On n'évite guère pendant cette opération de très légères déformations : le meulage les fait disparaître. C'est ainsi qu'on obtient des boulons d'articulation bien cylindriques, jouant dans des ceils rectifiés de même ; des coulisses de distribution régulières, où l'on fait disparaître les traces d'une usure locale ; des surfaces planes. Pour le meulage des cylindres, on dispose des tours (qu'il peut y avoir intérêt à construire spécialement à cet effet) où l'outil est remplacé par une petite meule d'émeri animée d'une rotation rapide (grâce à une commande indépendante par un câble sans fin de petit diamètre) ; il faut en outre, pendant que la pièce à meuler tourne, que