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NOTE SUR LES TREMBLEMENTS DE TERRE
EN ALGÉRIE.
maisons qui avaient résisté aux premières commotions. Le 2 janvier 1867,,à 7" 13' 56' du matin, temps moyen d'Alger, le nord de la province d'Alger fut secoué par un violent tremblement de terre ; les commotions atteignirent leur plus grande intensité au pied des montagnes
vernement s'abattit. En somme Alger n'éprouva que le contre-coup du phénomène dont le point de départ avait
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du petit Atlas et principalement à Mouzaïaville, qui semble avoir été le centre de la zône ébranlée ; les provinces d'Oran et de Constantine n'ont rien ressenti. A Alger, la secousse de 7"13 dura 17 secondes ; la
frayeur fut terrible. Une foule de gens se précipitaient dans les rues en proie à une terreur profonde ; personne n'osait rentrer dans les maisons. Le temps, qui avait été très clair la veille, s'était assombri vers minuit et était
devenu pluvieux ; le baromètre était descendu de 23 millimètres au-dessous de la moyenne depuis quelques jours. Vers 9" 30 une nouvelle secousse se fit sentir, moins forte que la première, puis, une minute après, une troisième
secousse, presque aussi forte que la première, mit le comble à l'effroi. Autant les oscillations de la première .avaient été régulières, autant celles de la dernière furent brusques et saccadées. Pendant près de 3 secondes, ce fut un bruit effrayant ; toutes les maisons furent abandonnées, les places et les boulevards furent envahis par des familles éplorées, qui emportaient leurs enfants. Les places du Gouvernement et de Bab-el-Oued offraient le spectacle le plus étrange. Un grand nombre de femmes de toutes nationalités étaient accroupies dans la boue, pleurant et se désespérant. D'autres s'étaient réfugiées sur les quais. Les navires de la rade furent encombrés; personne ne voulait remettre les pieds chez soi. Malgré la frayeur de la population, les dégâts à Alger furent insignifiants : quelques maisons seulement furent lézardées. Le clocheton de l'horloge de l'hôtel du Trésor fut assez endommagé et le cadran jeté hors du châssis ; un pan de mur de la Mosquée située sur la place du Gou-
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été'dans les montagnes de l'Atlas. Les oscillations avaient d'ailleurs tellement varié de direction, qu'il a été impossible de les déterminer d'une façon exacte (k). A Blidah, une première secousse fut ressentie à 7" 15,
qui ébranla toutes les maisons et en renversa quelquesunes ; elle était dirigée de l'est à l'ouest ; à 8" 6, on ressentit une deuxième secousse, de 3 à 4 secondes de durée, puis une troisième à 9 heures, qui renversèrent de nouveaux pans de murs. Enfin à 9" 10, on éprouva deux nouvelles secousses coup sur coup de 2 à 3 secondes de durée chacune, mais pu sensibles et qui n'occasionnèrent pas de nouveaux dégâts. Une partie des maisons dut être évacuée. Le village de Mouzaïaville fut presque entièrement détruit : 48 habitants furent tués sous les décombres et plus de 100 furent blessés. A la Chiffa, et à El-Affroun les dégâts furent les mêmes :
dans ce dernier village il y eut 18 tués et 60 blessés. A Ameur-el-Aïn il y eut 3 tués et plusieurs blessés. A Médéah, on ressentit une première secousse à 7" 10; puis, à 9" 15, trois autres secousses successives ; la première seule a occasionné quelques dégâts quoique de courte durée. A Miliana, violente secousse à 7" 20, durée 10 secondes, direction est-ouest. (*) Il existait à l'arsenal d'Alger un pendule sismographique qui s'y trouve encore, composé d'une tige rigide supportant une boule en cuivre. Celle-ci est percée d'un trou vertical dans lequel peut se mouvoir une tige d'acier. Cette tige, terminée par une pointe, repose sur une plaque en
verre enfumé et trace des courbes sur cette plaque .quand le pendille est mis en mouvement. On a ainsi obtenu avec cet appareil des courbes assez compliquées pour les trois secousses du 2 janvier 1867.