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BULLETIN.
BULLETIN.
s'est créé dans l'industrie des mines une fortune évaluée à près de 10.000 yen(*) de revenu par jour. Outre la mine d'Ashio, il
unies pour parcourir dans toute sa longueur tine des galeries de niveau. Il semble donc qu'on ait affaire ici à un filon nettement caractérisé, niais où la minéralisation serait concentrée dans une de ces zones relativement peu étendues, que les mineurs des Montagnes Rocheuses désignent du nom de, ore-chutes. Quant la mine de E otaki , qui appartient au même propriétaire, et n'est qu'une dépendance de celle d'Ashio, M..Klobukowski da qu'elle est située sur le même filon ; ce serait clone une nouvelle zone minéralisée, une nouvelle Colonne de minerai, distante de
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possède encore celles de Kousakoura (cuivre), de Karouizawa (argent), de Inna'f(or et argent) et d'Ani (charbon, argent et cuivre).
La mine d'Ashio appartenait, il y a 320 ans, au gouvernement cles Shogouns, qui, n'en tirant pas de profit, l'ont vendue pour un prix dérisoire à un particulier. Celui-ci s'y est ruiné, et dix propriétaires s'y sont succédés jusqu'à M. Fouroukawa, qui a su la mettre en valeur. 11 l'a achetée, il y a treize ans, 60.000 y. Elle est considérée comme valant aujourd'hui 4.000.000 y. Ashio est un gros bourg, dépendant au point de vue administratif du village de Dosan, situé à 2.500 pieds d'altitude, à 150 ki-
lomètres au nord de Tokio, dans une région très fréquentée 'en été par les touristes, et non loin de Nikko, l'une des villégiatures les plus recherchées du Japon. De °mania , station située à huit heures de chemin de fer de Yokohama; on parvient à. Ashio par une route longue de 8 lieues, dont moitié en plaine, dans l'une des parties les mieux cultivées et les plus riches du Japon. Le village d'Ashio est principalement habité par des rouliers, des hucherons et des charbonniers, qui vivent de la mine.. L'exploitafion elle-même est à une lieue et demie du village, au fond d'une gorge abrupte, et forme une cité ouvrière de Plus de 15.000 âmes. Les environs immédiats d'Ashio sont malsains et fiévreux : la population est maladive et d'aspect chétif. L'exploitation occupe 10.000 ouvriers tant hommes que femmes. Elle comprend des ateliers. de -triage, de lavage, et une fonderie, où l'on traite, avec les minerais d'Ashio, ceux de la mine de taki. Cette exploitation est située à 3 milles en amont d'Ashio. Un câble aérien sert au transport des minerais. Le rapport de M. Klobukowski, consul de France à Yokohama, qui est intéressant à plus d'un point de vue, ne donne malheureusement sur l'exploitation d'Ashio que des renseignements assez peu preciS. 11 semble pourtant que le gisement soit de nature filonienne, car l'exploitation est décrite comme se composant de cinq galeries superposées, communiquant au. mayen d'un puits vertical, desservi par des cages qu'une machine à vapeur sert à actionner.. Un travers-bancs de 2 kilomètres et demi fait communiquer la :surface avec le sommet des travaux. L'exploitation ne semble pas se développer beaucoup dans lé Sens de la direction du filon : M. Klobukowski dit qu'il lui a suffi de dix mi(*) Le yen vaut 5,,15.
trois lieues de la première. Mais le rapport n'indique pas sur quels faits cette assertion est fondée. Les ateliers de triage emploient exclusivement des femmes. Sur ces ateliers, ainsi que sur ceux de lavage et-sur la fonderie; le rapport ne donne qu'un seul renseignement : c'est que les machines sont de provenance anglaise, et Surtout américaine. Ceci concorde avec le fait que, depuis quelques années, diverses maisons de construction des États4IniSi et notamment de Chicago, ont trouvé au Japon un débouché considérable pour les appareils de traitement des minerais, entre autres les wager-jackets, qui sont employés d'une manière si heureuse dans la métallurgie:des Montagnes-Rocheuses. Les établissements d'Ashio possèdent donc un outillage per-
fectionné, et sont organisés d'une façon toute moderne : une chute d'eau fournit la lumière électrique qui sert à éclairer la mine; les galeries sont bien boisées et bien entretenues ; le travers-bancs d'entrée est muni d'une voie Decauville, avec garages, et la traction s'y effectue par chevaux. A l'extrémité de cette voie de roulage sont deux machines à vapeur, dont l'une sert à la ventilation et l'antre à l'extraction. A l'extérieur l'usine est montée avec les derniers perfectionnements des ingénieurs américains; on a vu qu'on y avait installé, sur une longueur de 3 milles, un tramway aérien ; enfin, on construit une ligne ferrée
à. voie étroite, qui doit rejoindre à Nikko le chemin de fer de Tokio, et qui évitera ainsi le charroi coûteux des produits finis d'Ashio à Mayebashi.
A côté de ces détails, qui montrent avec quelle intelligence et quel sens pratique les Japonais s'assimilent les perfectionnements de l'industrie étrangère, M. Klobukowski signale un fait qui montre bien leur caractère imprévoyant : l'usine d'Ashio se sert uniquement de bois comme combustible, et les besoins considérables de la métallurgie et de la mine ont concilia à dévaster le pays à l'entour. On peut aujourd'hui marcher pendant quatre