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HISTOIRE DE L'INDUSTRIE MINIÈRE
EN SARDAIGNE.
l'auraient envahie. Entre le quatorzième et le douzième siècle avant notre ère, il s'est produit tout'hutour de la
l'est, ces étranges maisons-forteresses aux blocs énormes le plus souvents bruts (*), ces nouraghes, comparables aux
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mer Égée un grand mouvement de peuples dont on ignore' la cause. À ce moment, sous Ramsès II, sous Ménephtah, sous Ramsès III, des barbares venus d'Égypte entrèrent
en Sardaigne et, s'unissant aux Philistins à l'est, aux Lybiens à l'ouest, livrèrent aux Égyptiens de sanglantes batailles. Un courant de ces peuples, parmi lesquels les. Sardanes (ancêtres des Sardes) et les Shakalosha (aïeux des Sicules), semble, pendant les trois siècles suivants, plus ou moins confondu avec les Lybiens avoir suivi le rivage nord de l'Afrique par la Tripolitaine et la Tunisie ; puis, de Carthage, s'être élancé vers les îles de la Méditerranée : la Sardaigne où s'établirent les Shardana, la Sicile qu'occupèrent les Shaka,losha (*). Les Sardanes Lybiens, arrivés en Sardaigne par le sud et par l' ouest, durent y rencontrer des peuplades sauvages,.
des hommes aux haches de pierre qu'ils .refoulèrent l'est vers l'es montagnes du Gennargentu, et qui s'y sont peut-être perpétués, toujours indomptés, toujours belliqueux, à travers la domination carthaginoise, puis romaine, jusqu'à nos jours (**). C'est pour se défendre contre eux qu'ils commencèrent à construire, du nord au sud de l'île, comme un long retranchement tourné vers (*) D'autres hommes, de même origine, auraient envahi les Baléares.
() D'après Diodore (V, XV, 4,, les Carthaginois n'arrivèrent les avaient précédés dans jamais à soumettre les peuples qui ,l'île, les loléens, peuples pasteurs qui s'étaient creusé dans laà montagne des demeures souterraines. Les Carthaginois eurent les combattre, au Vie siècle, sous Asdrubal et Hamilcar, fils de Magon. Strabon, Tite-Live, Tacite même (sous Tibère) parlent encore d'incursions de ceux que Tite-Live appelle « gens ne nunc quidem omni parte pacata » (XL, 34). C'est parmi ces Sardes primitifs du massif montagneux de Gennargentu que l'on rencontre aujourd'hui encore les plus beaux costumes archaiques et les moeurs les plus curieuses.
tours du moyen âge, dont les innombrables restes sont encore aujourd'hui une des curiosités de la Sardaigne (**).
Il y avait sans doute peu de temps que ces Sardanes avaient occupé la Sardaigne quand les premiers navires tyriens commencèrent à en toucher les côtes (***). Les Tyriens, qui établirent bientôt des comptoirs, puis des villes sur la côte ouest, apportaient, avec les éléments d'une civilisation déjà plus raffinée, des connaissances approfondies dans la science des mines et dans la métallurgie. C'est à eux, c'est aux Carthaginois qui leur succédèrent vers le sixième siècle que les Sardanes, constructeurs de nouraghes, empruntèrent et ces mêmes sciences, et leur a,rt grossièrement phénicien (****). De cette époque
datent des restes de métallurgie du bronze que l'on a retrouvés au voisinage immédiat (et apparemment sous la protection des nouraghes) (*****); on peut, de leur examen, tirer quelques conclusions. Les débris de l'industrie des constructeurs de nouraghes (*) Quand les blocs ne sont pas bruts, ils ont été travaillés avec du bronze (Perrot, p. 109); le peuple des nouraghes ne se servait pas de fer, quoiqu'il vécut à une époque où le fer était déjà connu depuis longtemps dans la Méditerranée (depuis le XX° siècle chez les Phéniciens). (**) II existe des monuments analogues aux Baléares, les talayots, et à Pantellaria, les sesi. Il paraît mênrie qu'en Italie on élève encore, dans les provinces de Bari et de Lecce, sous le nom de trudhu, des édifices analogues. D'après M. Perrot, la construction, de plus en plus perfectionnée, des nouraghes, a pu se continuer, en Sardaigne peut-être même jusqu'au moyen
âge.
(***) On place vers le XIP siècle la découverte de l'Espagne par les Phéniciens.
(**) On a souvent considéré, à tort, cet art primitif sarde
comme très ancien, préhistorique, etc. Il ne doit pas remonter, en réalité, avant l'occupation tyrienne. r'(***"*) Gouin. Notice- sur les mines de Sa-daigne, 1867, p. 50 (cf. Perrot, p. 45).