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DÉGAGEMENTS INSTANTANÉS DE GnIsou
AUX MINES DE BESSÈGES.
L'avancement avait été repris dans les conditions que nous venons d'indiquer, après le dégagement précédent. On avait, dans la nuit du 2 au 3 mars, avancé d'environ 211,50 le havage dans le charbon, le front de taille étant
les appels d'Imbert. Sa lampe s'éteignit ainsi que celle du charretier, qu'il avait prise ; il ne restait que la lampe du convoi à 300 mètres du chantier. Le maître-mineur Pontet s'avança dans l'obscurité et pendant deux heures y travailla, aidé dans la suite par le charretier -Vigne, à dégager Charrier. Assuré de la mort des deux autres, il sortit ensuite et l'on ne put revenir au chantier, en te-
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précédé des trois trous de soude. Le poste de nuit, après son arrivée au chantier, s'occupa d'abord de pro-
longer de 0'1,40 les trous de sonde, raccourcis d'autant par l'abatage du poste précédent. Vers 1 heure et demie du matin, le trou de droite et celui du milieu avaient leur longueur normale de 3 mètres ; les ouvriers Fabre et Imbert se mirent à commencer le premier l'entaille, le second la sous-cave vers la droite, pendant que Dessus et Charrier prolongeaient le trou de sonde de gauche. Les
deux premiers avaient à peine entamé le charbon de 10 centimètres, lorsqu'une poussée violente de tout le front de taille se produisit subitement, sans aucun signe précurseur. L'ouvrier Fabre avait recherché le grisou un quart d'heure avant de commencer le travail au pic, et n'en avait trouvé aucune trace. Une masse considérable de charbon projeté remblaya la galerie sur une partie de sa hauteur, formant un talus de 25 mètres de longueur en avant du stross. En même temps, le grisou faisait
.irruption et éteignait les lampes des ouvriers
(fig.
8).
Fabre fut renvoyé de la droite à la gauche du chantier et enseveli sous le charbon. Dessus fut comprimé et étouffé sur place par un bloc détaché du toit ; Charrier .serré entre le bloc qui comprimait Dessus, un piquet de sou-
tènement et le parement de gauche fut fortement contusionné; enfin Imbert, roulé sur le charbon, put se relever seul et essaya même de dégager Charrier en lui donnant la main ; mais n'ayant pu y réussir, il se traîna un peu plus loin et se contenta d'appeler lorsqu'il vit le maître-mineur approcher avec sa lampe. Celui-ci, qui ve. nait au chantier, sentit à 250 mètres l'atmosphère anormale et remplie de poussière ; il entendit en même temps
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nant les lampes tout à fait bas, que vers 8 heures et demie du matin.
Fabre fut retrouvé entièrement enseveli sous le charbon, la face contre terre regardant vers le puits ; Dessus était dans la même position; il avait entre ses jambes la barre de sondage qui, malgré son diamètre de 0'2,025, était complètement pliée en deux, les extrémités se rejoignant presque ; cet effet mécanique du dégagement est remarquable. Du reste, le charbon a été projeté plus loin que dans le précédent dégagement, car le talus s'étendait sur 28 mètres au lieu de 12. Au contraire, la quantité de gaz dégagée semble avoir été moins forte, puisque le travers-bancs n'a pas été envahi aussi loin et qu'il a fallu moins de temps pour évacuer le gaz. Le front de taille solide n'a été rencontré qu'à 7m,50 en avant ; bien qu'on n'ait pas dégagé la cavité produite, on a pu s'assurer que son grand axe était, comme dans le dégagement précédent, à peu près perpendiculaire au traversbancs. Comme, dans le dégagement précédent, on a également remarqué qu'au delà du nouveau front de
taille solide, le charbon était décollé du toit sur 1 à 2 centimètres d'épaisseur ; ce vide était-il préexistant au dégagement ou est-ce un effet du dégagement? C'est ce qu'on ne saurait dire. Enfin, on a remarqué encore que le charbon, resté en place entre la cavité de ce dégagement et celle du précédent, offrait dans la partie supérieure de la couche une sorte de structure lamellaire
verticale, tandis que le banc sur le mur, assez dur et