Annales des Mines (1892, série 9, volume 2) [Image 108]

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210 NOTE SUR UN NOUVEL INDICATEUR DE GRISOU.

l'allumage et ne se reforme que lorsque la lampe est portée dans un courant d'air froid. Un écran mobile I pouvant glisser verticalement le long des colonnes e permet de protéger la couronne à tamis B contre les courants d'air (*). L'intérieur du réservoir A contient seulement une petite quantité de coton placée à la base de la gaine de la vis de rappel g servant à régler la hauteur de la flamme. Ce coton a simplement pour but, si la lampe se renverse, d'empêcher l'alcool de s'écouler rapidement par les orifices ii pratiqués dans l'écrou, dont est muni le portemèche f, et dont le rôle est d'éviter que l'alcool remplissant le réservoir, ne soit siphonné dans l'intervalle compris entre la tige de la vis de rappel g et sa gaine. J'ai constaté que lorsque les lampes Pieler ordinaires sont fortement bourrées de coton, elles ne donnent, dans les mélanges grisouteux, d'auréoles que pendant quelques minutes, parce que l'alcool que peut retenir le coton quand on reverse tout ce qui peut s'en égoutter après remplissage complet de la lampe, ne monte que très difficilement dans la mèche et la flamme baisse promptement en même temps que la mèche charbonne. La suppression presque totale du coton dans le réservoir du nouvel indicateur n'offre d'ailleurs aucun danger, parce qu'il s'éteint, dès qu'on le couche horizontalement, avant que l'alcool ait pu se répandre dans la lampe : il n'en est pas de même dans les lampes Pieler ordinaires, où l'alcool peut se répandre enflammé sur le tamis quand elles sont garnies et qu'on les incline fortement. L'alcool est introduit dans le réservoir par un orifice fermé par un bouchon à vis L; l'étanchéité du joint est obtenue au moyen d'une rondelle en plomb ou en cuir (*) Au lieu d'un écran mobile verticalement, on peut également employer un écran fixe percé de trous ronds qu'un écran concentrique mobile permet d'obturer au besoin.

NOTE SUU UN NOUVEL INDICATEUR DE GRISOU. 211

interposé entre le bouchon et la base de son logement. Le poids de la lampe complètement remplie d'alcool est de 1.450 grammes.

- Propriétés du nouvel indicateur. L'entrée de l'air et la sortie des gaz brûlés étant absolument séparées dans le nouvel indicateur, il ne peut y avoir de mélanges entre eux comme dans les lampes Pieler ordinaires, où l'air chargé de gaz peut venir brûler à toute hauteur dans le tamis et l'échauffer fortement. Placé dans des mélanges d'air et de formène à teneur croissante, au repos, le nouvel indicateur donne des auréoles qui n'atteignent le sommet du tamis que vers 3 p. 100 avec le réglage et l'alcool adoptés, sur lesquels je reviendrai plus loin. Pour des teneurs comprises entre 3 et 5,5 p. 100 la flamme propre de l'alcool s'allonge, l'auréole s'élargit, devient cylindrique, mais se déprime de plus en plus au sommet, la lampe ne pouvant plus débiter le volume croissant des produits de la combustion, et le tamis reste complètement obscur. Un peu au-dessous de 5,75 p. 100, la flamme de l'alcool file jusque vers le sommet du tamis, toujours sans le faire rougir sensiblement, la quantité d'air appelée par la couronne à tamis B étant insuffisante pour produire la combustion complète du gaz et des vapeurs d'alcool dégagées par l'échauffement de la lampe.

A partir de 5,75 p. 100 (teneur inférieure à la limite d'inflammabilité du mélange d'air et de formelle qui se Produit à 6,1 p. 100) toute flamme disparaît dans le tamis et le mélange d'air et de gaz brûle avec une flamme très pâle seulement dans la couronne, mais sans échauffer considérablement le réservoir : tout s'éteint au bout de quelques secondes, très rapidement si l'écran mobile I est abaissé.