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L
GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.
J'ai déjà dit plus haut que, si la ventilation en 1810 était à peu près satisfaisante, la cause devait en être attribuée, partie aux efforts des exploitants, partie aux méthodes d'extraction et aux difficultés du transport souterrain qui entraînaient le fonçage de très nombreux puits, et la réduction de la production à 40 tonnes environ par siège et par jour. Mais les progrès des méthodes d'exploitation, le développement des travaux, l'augmentation de la production
vont se traduire par un accroissement des causes de
danger et par des difficultés de plus en plus grandes. Il n'est pas sans intérêt de dire ici que le prix de revient de la main-d'oeuvre, pour une tonne de houille, était absolument le même il y a cent ans qu'aujourd'hui. Mais le salaire du mineur, qui était de 1r,25 1`,50 par jour, est aujourd'hui d'environ 6 francs.
LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.
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grisou s'enflamma au contact d'une chandelle dans la grande veine du midi en plat, au niveau de 177 mètres, où
l'on avait chassé au nord 230 mètres, avec trois tailles de relevée; sept ouvriers furent fortement brûlés ; le courant d'air fut arrêté par les éboulements et l'exploitation suspendue. Les difficultés rencontrées pour rétablir l'aérage amenèrent l'abandon de cette exploitation. Retour-Lomprez, 31 mars 1813 (Un tué, un blessé). Moins de deux ans après, le 31 mars 1813, au même niveau et dans la même veine, se produisit un nouvel accident.
« A cinq heures après midi, la coupe étant remontée, il ne restait dans les travaux que quatorze ouvriers de nuit
Toutes les améliorations introduites dans l'art des mines se sont donc traduites par une augmentation des
composés de hercheurs à terre, coupeurs de mur et rehausseurs accompagnés de leur surveillant, lorsque tout à coup le grisou s'enflamma sur la chandelle d'un hercheur à terre, dans le châssis d'airage, à 200 mètres de
salaires. Le but le plus noble que puisse se proposer la science est évidemment de contribuer au développement du bien-
distance du puits, et fit une si terrible explosion que deux ouvriers ont été brûlés et les autres bouleversés et poussés par l'impétuosité des vents avec tant de violence que
être des travailleurs.
plusieurs d'entre eux en ont reçu des commotions très fortes; les six fenêtres d'airage les plus rapprochées de l'endroit l'explosion avait eu lieu furent démantelées, brisées ou déplacées et emportées au loin; de sorte que, par ce dérangement des fenêtres d'airage, les deux malheureux ouvriers brûlés se trouvaient sans airage. L'un des deux est parvenu à se sauver et on a retrouvé l'autre mort sur la place, étant accroché par sa bretelle à un peton (pièce de bois), qui l'a probablement retenu, et le
On peut dire que pour les mines ce résultat a été atteint.
§2.
PÉRIODE 1811-1823.
Explosions à la fosse du Retour-Lomprez. - 22 mai La première explosion dont il soit fait mention dans les archives de la Compagnie se produisit à la fosse du Retour-Lomprez (") le 22 mai 1811. Le 1811 (Sept brûlés).
(*) La fosse Lomprez, ouverte à Saint-Vaast en 1764,.fut abandonnée en 1778 à cause de l'affluence des eaux du Torrent; elle fut réonverte en 1806 pour épuiser les eaux du Retour-Lornprez. La fosse du Retour-Lomprez, ouverte en 1803, fut exploitée
de 1807 à 1817; abandonnée à cette époque à cause de la violence inouïe des dégagements de grisou, elle fut reprise en 1828. Son
extraction, en 1813, était de 40.000 hectolitres par an. Ces 'deux fosses furent serrementées. en 1854.