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LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.
général prenaient chaque jour une importance plus capi-
tale; et, pendant que la situation s'aggravait ainsi, les exploitants, impuissants à y porter remède, étaient condamnés à rester dans le statu quo en présence de l'ennemi qui gagnait sans cesse du terrain. Aussi les tristes accidents survenus à la Régie , au Moulin, à la Réussite, ne devaient-ils être malheureusement que le prélude d'une longue série de malheurs des catastrophes terriWes allaient se succéder avec une rapidité effrayante et les divisions de Denain, de SaintVaast et d'Anzin allaient être plongées dans la terreur et dans le deuil par une suite ininterrompue d'explosions où, en quelques années, plus de cinquante mineurs devaient trouver la mort. Une Fosse Mathilde, 17 février 1860 (Sept blessés). explosion à la fosse Mathilde signale le début de l'année
1860.
Le 17 février 1860, les ouvriers venaient de terminer leur journée et se rendaient à l'accrochage, quand une explosion de grisou se produisit dans la bowette, brûlant ou renversant un grand nombre d'ouvriers, parmi lesquels sept furent gravement atteints. La violence de l'explosion renversa les portes d'aérage de la bowette et des voies de fond avoisinantes ; après l'accident, on trouva les parois et les bois des galeries recouverts de dépôts charbonneux ; la flamme de l'explosion pénétra dans une écurie voisine de la bowette. y mit le feu à la paille et provoqua un incendie où trois chevaux périrent. La fosse Mathilde était aérée par le ventilateur Fabry placé à Bayard ; cet événement n'était pas fait pour augmenter la confiance inspirée par la ventilation mécanique; on reprocha au ventilateur de Bayard d'être trop faible, ce qui n'était probablement que trop vrai.
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Fosse Bleuse-Borne, 30 septembre 1860 (Un tué). Quelques mois après cet accident, une explosion due à l'emploi de la poudre se produisit à la fosse BleuseBorne.
Deux mineurs et deux herscheurs poussaient en ferme la voie de fond de la veine Chérie levant ; ils venaient de
battre une mine et les ouvriers, avant d'y mettre le feu, avaient pris la précaution d'envoyer les herscheurs vérifier la fermeture d'une double porte placée à l'entrée de la voie pour envoyer l'air à front par une buse d'aérage. Ceux-ci leur crièrent dans les buses de mettre le feu à la laine; les ouvriers obéirent et se retirèrent vers l'accrochage; ils étaient à 10 mètres environ de l'accrochage et à230 mètres de la mine quand celle-ci éclata provoquant une explosion de grisou.
L'un deux fut projeté en avant, par la violence du choc, à une distance de 12 mètres ; son corps, lancé à travers les deux portes d'aérages, les défonça et alla tomber aux pieds du mesureur. On retrouva sa barrette dans le puits, sur un bois de guide, à 4m,50 au-dessus du niveau de l'accrochage. Son compagnon, 'qui le suivait et qui aurait dû être la première victime, fut miraculeusement préservé par une berline de terre qui se trouvait derrière lui ; il se retrouva simplement contusionné au fond d'une berline vide. Les deux herscheurs furent renversés, mais se relevèrent sains et saufs. Telle fut la violence de cette explosion que des ouvriers qui travaillaient à la Dure-Veine levant, au niveau supé-
rieur, à 1.017 mètres du puits, ressentirent une forte commotion qui leur fit prendre la fuite. Les buses d'aérage furent bouleversées, aplaties, déchirées, et l'acide carbonique rendit inaccessible le quartier où s'était produite l'explosion. Fosse Ernestine, 15 décembre 1860 (Un tué ).