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LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.
hebdomadaires ; nous lisons son nom pour la première fois dans le rapport de la conférence du 14 juillet 1862 à propos d'une inflammation de gaz suivie d'un incendie. Cet accident n'eut aucune conséquence grave ; nous le signalons comme l'entrée en scène de la fosse Turenne dont le nom, prononcé maintenant pour la première fois,
reviendra trop souvent dans cette étude, évoquant à chaque fois le souvenir des accidents les plus terribles que la Compagnie ait à déplorer.
C'était dans les premiers jours de juillet 1862 , on venait de faire jouer une mine à côté de remblais retenus sur un plancher ; des vides s'étaient produits dans ces remblais et il s'y était amassé du gaz que le courant d'air ne pouvait chasser. Les flammèches de la fusée pénétrèrent dans l'une de ces cavités, le gaz s'enflamma et le feu se communiqua aux bois et aux remblais charbonneux.
Il fallut six heures d'efforts pour se rendre maître de l'incendie, qui n'eut pas d'ailleurs de conséquences graves.
Emploi de tissus dans le tirage des mines. - On employait alors un artifice, encore bien connu aujour-
d'hui, pour éviter les inflammations de gaz par les mèches de sûreté ; voici ce que nous lisons à ce sujet
dans le rapport de l'accident de Turenne : « L'emploi des tissus métalliques pour empêcher la projection des étincelles de la fusée a été recommandé de nouveau, afin que l'accident que nous venons de signaler ne puisse se reproduire. » Cet artifice, sans être d'une efficacité certaine, n'était
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Par ce moyen, la flamme crachée par le bout de la mèche au commencement de sa combustion, devait être arrêtée par le tissu. Cependant ce procédé n'était pas toujours efficace il ne pouvait l'être qu'à la condition que la flamme restât dans le tamis, et ceci dépendait uniquement de la rapidité du dégagement des gaz de la combustion; en effet, d'après la constitution de la mèche, les gaz de la com;
bustion se dégagent suivant la direction de l'axe de la mèche ;
il suffit, pour le vérifier, d'observer la flamme ou
les étincelles projetées par la fusée; si le dégagement des gaz était trop intense, il pouvait très bien exercer sur la flamme du grisou brûlant dans le tamis une impulsion suffisante pour la faire sortir du tissu, absolument
comme un courant d'air trop rapide ou le souffle d'un ouvrier qui veut éteindre sa lampe, chasse du tissu la flamme d'une lampe Davy (*).
On peut admettre néanmoins qu'en l'état actuel des (*) C'est dans le même ordre d'idées qu'ont été inventées, en Belgique, les mèches Muller; ces mèches étaient formées d'une enveloppe en treillis métallique entourant les trois enveloppes concentriques ordinaires, pour parer aux dangers des projections latérales en cas de mauvaise fabrication de la mèche; pour éviter les dangers causés par la flamme à l'extrémité de la fusée, on introduisait cette fusée dans le canon d'un revolver recouvert d'un chapeau en toile métallique ; on mettait dans le revolver une capsule de fulminate qui enflammait la mèche ; les cinq ou six premiers centimètres brûlaient sans danger à l'intérieur du
canon; après quoi on enlevait le revolver et on se retirait; la combustion se propageait, les produits gazeux qui pouvaient se dégager latéralement étaient refroidis par l'enveloppe métallique
et ceux qui sortaient par l'extrémité de l'enveloppe n'y arri-
pas mauvais. Les ouvriers , après avoir attaché à la mèche un morceau d'amadou, mettaient le feu à l'amadou et enfermaient le bout de la mèche dans un tissu
vaient que suffisamment refroidis pour ne plus présenter aucun danger d'ignition.
métallique dont ils bourraient avec de l'argile l'extrémité ouverte.
amorces Lauer remplacent avantageusement ces mèches un peu compliquées, pour le tirage des mines dans les travaux dange-
Aujourd'hui les amorces électriques à faible tension et les
reux.