Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
686
LE GRISOU AUX MINES D'ANZIN. 1810-1892.
était loin d'avoir désarmé, et qu'avec un semblable ennemi il fallait être toujours sur le qui-vive. Le 13 février 1890, à dix heures du matin, deux ingénieurs de la Compagnie, MM. Robiaud et Durand, visitaient les travaux de la veine Taffin, accompagnés du
chef porion de la fosse et du porion du quartier. Le porion venait de faire une expérience avec la lampe Meier dans le retour d'air, qui accusait une teneur de 1/3 p. 100 de grisou, teneur habituelle. Les deux ingénieurs avaient
des lampes Marsaut, les porions des lampes Davy, que les surveillants conservaient encore à cette époque pour .faciliter les recherches de gaz. Tout à coup, au point A du croquis ci-dessous, le chef porion s'aperçut que le
V- 2. 500
grisou brûlait dans sa lampe et en même temps les deux
lampes Marsaut s'éteignirent. Le retour d'air, subitement contaminé, renfermait 7 à 8 p. 100 de grisou. Les ingénieurs ordonnèrent immédiatement d'éteindre les lampes Davy. Le chef porion abaissa la mèche dans l'huile ; le porion, au contraire, se mit à souffler sur la flamme de sa lampe. C'était pourtant un homme expé-
LE GRISOU AUX MINES D 'ANZIN. 1810-1892.
687:;,
rimenté, employé depuis quarante ans dans les fosses à grisou et qui avait maintes fois connu le péril. Mais, 'en pareil cas, qui peut répondre de garder son sang-froid ? L'affolement de cet homme ne dura qu'une seconde par le plus heureux des hasards, cette imprudence ne fut pas suivie d'une catastrophe terrible, qui aurait causé la mort d'une centaine d'ouvriers. Toutes les mesures de sécurité furent aussitôt prises,
les chantiers évacués, des barrières placées, etc. ;
le
dégagement de grisou continua pendant une heure avec
violence, diminua peu à peu, et, 24 heures après, le retour d'air n'accusait plus que 1 p. 100. Si une explosion s'était produite, on se serait perdu en conjectures sur la cause de cet accident. L'enquête permit assez facilement d'établir l'origine de ce dégagement inusité. Comme on le verra par le plan ci-contre, l'aérage était aussi parfait et aussi correct que possible, le volume d'air était très suffisant, aucune imprudence dans l'ouverture ou la fermeture de portes ne pouvait compromettre la sécurité du quartier. Le gaz n'existait pas dans les tailles, mais sortait eit abondance de cassures ouvertes en BC. 11 n'y avait pw de doute : un affaissement du toit sur les remblais s'était produit, donnant naissance à des crevasses qui avaient déversé subitement une quantité considérable de grisou. Les cinq tailles représentées sur le plan débouillaient une veine régulière de 0'11,65 de puissance avec toit solide ; l'affaissement s'était produit en masse, quand la surface déhouillée avait atteint une étendue suffisante. C'est l'accident bien connu des Anglais sous le nom de
et dont nous n'avions pas encore eu d n'
wltedxdeennoelt.erst
(*) Tout récemment encore, à la fosse Bleuse-Borne (septembre (892), un soufflard s'est déclaré dans une voie en ferme et a