Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
ÉTUDES SUR LE BASSIN HOUILLER DU NORD
ET SUR LE BOULONNAIS.
sance dans la chaîne houillère, à des massifs saillants, où les dénudations postérieures n'ont laissé probablement subsister que des terrains relativement anciens. Les terrains,houillers sont, comme on sait, les terrains les plus
là être reporté à quelques kilomètres plus au sud, auprès d'Etrun , où le sondage du camp de César a atteint le
572
récents de la chaîne houillère; il n'y a donc aucune chance de les rencontrer sur l'emplacement de ces lentilles amygdaloïdes, au-dessus desquelles ils ont été spécialement exposés à la dénudation. La prolongation des plis qui ont donné naissance aux cuvettes houillères du Nord et du Pas-de-Calais, laisse
encore place dans le détail à quelques incertitudes ; mais elle irait en tout cas passer au nord de cette lentille amygdaloïde. I. PLI DE DOUR ET LIMITE MÉRIDIONALE DU BASSIN HOUILLER DU NORD.
Sur la carte que j'ai donnée de la surface des terrains
primaires, j'ai tracé une ligne de dépression, que j'ai nommée pli de Dour, et qui accompagne à quelques kilomètres de distance, depuis Valenciennes jusqu'à Douai, la limite méridionale des terrains houillers. Cette
ligne, déterminée par des données assez nombreuses
1
du côté de l'ouest, avait été continuée hypothétiquement à l'est, à partir de Bouchain. M. Dollfus (*) a donné le résultat de deux sondages récemment faits à Bouchain (à 300 mètres à l'ouest de la gare, près la grande route de Paris), et à Noyelles-sur-Selles (dans le village même, au fond du vallon). Tous deux sont entrés, au-dessous de la craie, dans le dévonien inférieur, le premier à la cote
--46, le second à la cote 5. M. Dollfus fait remarquer
que ces deux points doivent jalonner à peu près le passage d'un anticlinal, et que le synclinal de Dour doit (*) Annales Soc. géol. du Nord, t. XXI, p. 332.
573
dévonien à la cote 85. Je suis absolument de cet avis, et quoique ces nouvelles données ne permettent pas encore un tracé rigoureux, on peut admettre que le pli de Dour, à partir de Quiévrechain, va passer un peu audessous de Maing et de Monchaux, puis par Etrun, pour rejoindre l'ancien tracé auprès de Wasnes-au-Bac. Cette première rectification n'a que peu d'importance au point de vue général. Je la mentionne ici, parce qu'elle mène à se demander à quoi peut correspondre en pro-
fondeur cette dépression de la surface des terrains primaires, désignée sons le nom de pli de Dour. Elle suit parallèlement une série de dépressions semblables de la même surface qui, ainsi que je l'ai montré, correspondent
comme position et comme direction à des plis plus anciens des terrains houillers. Il paraît donc naturel de lui. assigner une signification de même ordre, d'autant plus qu'elle est précisément superposée à la petite pointe de terrain houiller qui pénètre en France à Quiévrechain et qui est connue sous le nom de bassin de Dour. Mais les couches de Dour ne forment pas en réalité un bassin, ou pour mieux dire, une cuvette distincte ; les terrains carbonifères et dévoniens, qui reparaissent au nord, à Boussu, à Onnaing et à Quiévrain, ne correspondent pas à un relèvement des couches qui formerait le bord septentrional de cette cuvette. C'est une masse superficielle, un paquet amené de loin et superposé au terrain houiller. Ce paquet est le restant d'une nappe beaucoup plus étendue (nappe de recouvrement) qui a été en grande partie enlevée par la dénudation; les points où des témoins en ont subsisté sont donc ceux où elle était le plus profondément enfoncée ils indiquent non pas un relèvement du fond, mais un 'approfondissement de la cuvette. Comme l'indique la coupe schématique