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NOTE SUR LES CORROSIONS PAR PUSTULES
raisons entre les chaudières en fer et celles en acier, car ces dernières sont encore relativement peu nombreuses et fonctionnent souvent depuis peu de temps. Cependant, nous n'avons pas remarqué jusqu'à présent beaucoup de corrosions par pustules dans les chaudières en acier doux, à moins que, par négligence du personnel, elles ne soient restées pleines d'eau pendant plusieurs semaines, étant en chômage. M. Walther-Meunier déclare même qu'en Alsace, après six à huit ans de marche, on n'a jamais vu de corrosions par pustules dans les chaudières des locomotives de tramways et de chemins de fer routiers, qui sont faites exclusivement en acier de provenance allemande, bien que l'alimentation s'y fasse avec les eaux les plus diverses. Le même ingénieur nous a signalé un cas de corrosion des tubes d'un réchauffeur d'eau d'alimentation par vapeur d'échappement ; l'analyse chimique a révélé dans le métal de ces tubes une proportion anormale de silicium. C'est peut-être à cette circonstance,
qu'il faut attribuer l'altération de l'appareil, car l'eau et la vapeur n'ont pas donné trace de substances dit-il
,
pouvant occasionner une corrosion quelconque.
La présence du manganèse parait rendre le fer plus sujet à la rouille , alors que le nickel , le cobalt et le chrome semblent plutôt s'opposer à cette altération.
Influence de la nature des eaux d'alimentation. Cette influence est essentielle, puisque ce sont les eaux d'alimentation qui sont le véhicule des agents chimiques auxquels les corrosions par pustules doivent être attribuées.
Nous avons vu que les eaux dont l'effet est le plus à craindre sont celles qui renferment le plus d'oxygène et d'acide carbonique. Ce dernier gaz n'est d'ailleurs réelle-
ment dangereux qu'a l'état libre ; combiné à la chaux sous forme de bicarbonate soluble, il semble à peu près
DES CHAUDIÈRES A VAPEUR.
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inoffensif. Les expériences de MM. Scheurer-Kestner et Meunier-Dollfus ont montré que la présence de sels calcaires dans les eaux bien aérées entrave et retarde l'oxy-
dation, par suite des dépôts qui se forment alors à la surface du métal. A Glasgow (*), l'emploi des eaux très pures du Lock Katrine, qui était funeste dans le cas des chaudières neuves ou parfaitement nettoyées, n'a entraîné aucun inconvénient pour les vieilles chaudières dont les tôles étaient tapissées d'un enduit calcaire. En même temps que l'acide carbonique du bicarbonate de chaux se dégage par l'action de la chaleur, le carbonate neutre qui se précipite vient former sur les tôles une sorte de revêtement qui les préserve de l'action oxydante, comme le ferait une couche de goudron ou de peinture, et cette action préservatrice intervient non seulement à l'égard de l'acide carbonique provenant du bicarbonate, '_inibaries.encore vis-à-vis des gaz dissous
dans l'eau à l'état
D'après cela, il semble que, relativement aux corro-
sions par pustules, les eaux ayant un titre hydrotimétrique élevé doivent être les moins malfaisantes. A la compagnie des chemins de fer de l'Est, on considère comme corro-
sives certaines eaux donnant un faible titre hydrotimétrique et ne produisant pas de réaction acide; ce sont des eaux qui ne renferment que très peu de chlorures et qu'on jugerait bonnes. Par contre, à la même compagnie, on cite quelques locomobiles alimentées dans les Vosges
avec des eaux très pures, et où aucune corrosion par pustules ne s'est produite depuis 1879. Pour étudier de près cette influence, on a commencé l'examen méthodique des corrosions des chaudières de locomobiles alimentées exclusivement avec des eaux de provenances con(*) Ilirsch et Debize. 1891.
Leçons sur les machines à vapeur, t. I,