Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
658
NOTE SUR LES CORROSIONS PAR PUSTULES
chaudières ordinaires, sous des incrustations dont l'épaisseur atteignait plusieurs centimètres. M. Walther-Meunier a cité d'autres cas analogues (*). La prudence commande donc de ne pas se fier aux incrustations comme devant empêcher les corrosions par pustules ; non seulement elles peuvent ne donner à cet égard aucune garantie, mais encore elles peuvent aggraver le danger, en ce sens
qu'elles dissimulent l'effet produit, et empêchent d'en suivre les progrès. Toutefois, on est fondé à croire que les pustules naissent rarement sous les incrustations, c'est-à-dire qu'une tôle saine sur laquelle un dépôt de tartre s'est formé n'est pas sujette à être attaquée de cette manière, tandis qu'une tôle déjà rongée continuera souvent à s'altérer sous des incrustations plus récentes, malgré l'obstacle opposé par celles-ci à l'action de l'eau et des gaz oxydants. Influence du travail auquel le métal a été soumis lors de la fabrication des chaudières. Le travail auquel les tôles ont été soumises exerce une influence notable sur
l'intensité des corrosions. Nous savons que les congés des emboutis sont, d'une manière générale, rongés plus rapidement que les tôles simplement cintrées, et nous avons attribué cet effet aux mouvements de flexion qui s'y produisent ; mais cela tient aussi à ce que, par suite de l'emboutissage, le métal non recuit perd de sa douceur. Le matage produit un effet analogue. On remarque d'ailleurs que partout où la croûte extérieure a été entaillée par le travail à froid, matage, coups de marteau, etc., le métal est plus corrodé qu'aux endroits où sa surface n'a pas été entamée ;.on conçoit qu'ayant été mis à nu et n'étant plus garanti par aucun revêtement (*) Clérault. Note sur le huitième exercice de l'Association alsacienne des propriétaires d'appareils à vapeur. Annales des mines, 4e livraison de 1876.
.
DES CHAUDIÈRES A VAPEUR.
659'
protecteur, étant en un mot en contact immédiat avec l'eau et les gaz qui tendent à l'altérer, il soit plus exposé à en ressentir les effets. Les pustules sont donc plus répandues le long des lignes de chanfrein ou de mat age et sur les têtes de rivets que partout ailleurs ; on en voit qui ont fait disparaître presque complètement les saillies constituées par ces têtes. Influence des peintures et enduits. D'après cela, on voit qu'il est essentiel que le métal ne soit pas exposé à nu à l'action oxydante ; on obtiendra donc une garantie sérieuse en recouvrant les parties de la surface intérieuredes chaudières exposées à la pustulence d'une peintureou d'un enduit préservatif, après les avoir décapées, de
manière à obtenir une adhérence parfaite. Un système recommandé depuis longtemps par MM. Vinçotte et Cornut, consiste à badigeonner les tôles avec des résidus de pétrole ou du goudron brûlé. De même, si des pustules se sont déjà formées, on arrêtera leur développement en grattant les cavités auxquelles elles ont donné naissance dans le métal, afin d'y enlever toute trace de rouille, et en appliquant ensuite sur elles plusieurs couches de goudron..
Influence de l'ancienneté du métal ou de la chaudière.
Il résulte de ce qui précède que cette influence est nulle. On peut citer des exemples de générateurs datant de plus d'un demi-siècle et ne présentant pas la moindre trace de corrosion, tandis que d'autres, presque neufs, sont gravement atteints. Influence des intermittences dans le fonctionnement Les chaudières en chômage ne sont pas exposées à s'altérer si on prend la précaution de les vider complètement, de les essuyer et de les sécher ensuite à l'intérieur. On devra donc s'arranger de manièredes chaudières.