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DOSAGE PONDÉRAL ET VOLUMÉTRIQUE
DU CHROME ET DU MANGANÈSE.
san avaient conduit ce savant à penser qu'elle est
quantités d'acide chromique et d'eau oxygénée se correspondent exactement.
due à une combinaison d'acide chromique et d'eau oxygénée (Cr 0', 11202). De nouvelles analyses de M. Berthelot (*) ont établi, comme très vraisemblable, que ce corps est, en réalité, une combinaison d'acide perchromique avec l'eau oxygénée (Cr207, 11202), l'existence et la formule de l'acide perchromique étant d'ailleurs con-
firmées par des analogies frappantes de ce composé -
avec l'acide permanganique et avec l'acide persulfurique. La réaction complète a pour résultat de décomposer à
la fois l'acide chromique et l'eau oxygénée ; elle
est
accompagnée d'un dégagement d'oxygène correspondant
à la somme des quantités abandonnées par les deux composés, qui sont ramenés à l'état d'eau et de sesquioxyde de chrome.
J'ai montré qu'en présence d'un excès d'acide chlorhydrique ou sulfurique, les proportions d'eau oxygénée et d'acide chromique réduits se correspondent d'une
manière rigoureuse, conclusion qui a été, peu de temps après, confirmée par les expériences de M. Berthelot. Par un très délicat examen des faits observés et des mesures thermiques effectuées, l'illustre chimiste a réussi à expliquer le mécanisme de ce paradoxe apparent d'un composé oxydant, qui détermine des actions réductrices.
La réaction de Barreswil doit donc permettre, non seulement de reconnaître qualitativement la présence de l'acide chromique, même en très faible quantité, dans une solution neutre ou acide, mais aussi de réduire entièrement l'acide chromique, en un sel de sesquioxyde de chrome, à la condition d'employer une quantité suffisante -d'eau oxygénée ; elle permet même d'en faire le dosage volumétrique si l'on opère en solution acide, puisque les (*) C. R. Acad. des sciences,
1889.
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Je vais indiquer les circonstances à observer et les précautions à prendre pour le dosage de l'acide chromique par l'eau oxyge'née.
Lorsqu'on verse peu à peu de l'eau oxygénée dans une solution étendue d'acide chromique ou de bichromate, acidifiée par un peu d'acide sulfurique ou d'acide chlorhydrique, on observe, après chaque addition nouvelle, la formation d'une tache brun-verdâtre de teinte sombre, qui ne tarde pas à disparaître ; plus tard, le liquide montre, au point où tombent les gouttes d'eau oxygénée, une coloration bleue, qui disparaît de même en peu d'instants, tandis que, peu à peu, la liqueur, co, lorée d'abord en jaune-rougeâtre, prend une teinte verte
plus ou moins intense, due au sel de sesquioxyde de chrome.
La coloration bleue passagère cesse de se produire au moment où la liqueur ne renferme plus d'acide chromique. La quantité d'eau oxygénée employée alors est exacte-
ment proportionnelle à la quantité d'acide chromique détruit et peut lui servir de mesure. Il suffira pour cela d'avoir titré l'eau oxygénée d'après une solution de bichromate de teneur connue. Pour que la coloration bleue due à la formation du composé instable d'acide chromique et d'eau oxygénée soit suffisamment sensible à l'ceil, il convient que la teinte verte
finale du sel de chrome ne soit pas trop foncée et, pour cela, que la quantité d'acide chromique primitivement contenue dans la solution ne dépasse pas 0gr,10
0gr,20 au
plus.
On fera en sorte que les volumes des liquides et les quantités d'acide chromique soient peu différents dans les deux expériences du titrage et du dosage, afin que les phénomènes de coloration soient bien comparables ;