Annales des Mines (1894, série 9, volume 6) [Image 309]

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LES PLANS INCLINÉS AÉRIENS

offre une résistance totale de 22 tonnes ; ce chiffre s'abaisse à 19 tonnes pour le second câble, en acier résistant à 150 kilogrammes. On ne craint pas de faire travailler les câbles de plans à 113 de leur résistance totale ; il n'y a pas là d'existences

humaines en jeu. Quelque regrettable que soit une rupture de câbles porteurs, il est ordinairement plus avantageux de s'y exposer que d'adopter des câbles plus gros présentant d'ailleurs à peu près les mêmes chances de rupture. En effet, si la résistance est proportionnelle à la section, de même la tension est proportionnelle à la section. En augmentant la section, on augmente donc la tension dans la même proportion, et il y a un très faible avantage au point de vue de la sécurité dans l'emploi de câbles de forts diamètres. En résumé , on peut faire travailler normalement à six à sept tonnes les câbles en question et, même, on n'hésite pas à aller jusqu'à 10 tonnes, si, par suite du relief du sol, un très long plan amène une grande simplification dans le trafic. On a alors en réserve quelques câbles de rechange pour parer aux accidents. Tant que les câbles sont en bon état, on n'a pas de ruptures ; il faut au contraire les prévoir si, par négligence dans le graissage, une portion de câble vient à s'oxyder. Les câbles qui ont subi plusieurs transbordements avec un emballage défectueux sont sujets à ces accidents ; l'eau de mer qui a pu les toucher amène une rapide oxydation. Il est donc important de demander aux

usines un emballage parfait, sous toile goudronnée étanche, et, dans tous les cas, de visiter le câble à l'arrivée et de le goudronner avec grand soin. Je citerai à ce propos l'odyssée d'un câble de 18 millimètres et de '2.400 mètres, destiné aux mines de Kouaoua. Débarqué à. Sydney pour le transbordement sur le bateau des lies Fidji, faisant escale à Nouméa, il fut débarqué par erreur

DE LA SOCIÉTÉ D'EXPLOITAT. DE MINES DE NICKEL.

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aux Fidji. Repris le mois suivant, il fut ramené à Sydney et de là à Nouméa où il resta quelque temps en magasin. On dut le rembarquer pour Kouaoua où il arriva en mauvais état ; les 400 premiers mètres du dessus defort la bobine, rongés par oxydation, ont été inutilisables. Lorsqu'il est nécessaire, par exemple à la suite d'une -rupture, d'ajouter bout à bout deux câbles, on fait une épissure. C'est un travail délicat qu'on ne peut confier qu'à un ouvrier expérimenté. Quelque soin qu'on y apporte, une épissure est toujours un point faible ; la diminution de la résistance du câble dépend du plus ou moins d'habileté de l'ouvrier. b. Amarrage du haut du plan (fig .1 , 2, 3 et 4, Pl. XVIII). Les câbles porteurs sont fixés en haut à des câbles d'amarre solidement ancrés dans le sol. Cet ancrage doit être fait avec le plus grand soin, on ne peut ensuite le visiter qu'à condition de le démolir entièrement. S'il y a rupture, elle se produit subitement, sans prévenir, et les hommes du haut du plan courent le plus grand danger.

Il est donc prudent de renoncer à l'usage du bois ;

cependant si la durée du plan ne doit pas dépasser cinq à six années , on emploie les chênes de montagne ou les chênes d'Australie et également le gaïac qui se conservent bien en terre. On dispose cependant de superbes

acacias, tamanous, kaoris et bois durs plus ou moins précieux, mais ce sont toutes essences d'une durée très courte en terre, il en serait d'ailleurs de même dans des galeries de mines.

Si l'on est dans la roche dure, il suffit d'une fosse de 0",60 de large, 2 mètres de profondeur et 2 mètres de longueur. On établit, au fond, deux pièces de bois rond de 0',20 à 0',25 de diamètre qu'on fixe à l'aide de traverses solidement coincées dans des potelles pratiquées dans la roche. Par-dessus on remplit la fosse à l'aide de Tome VI, 1894.

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