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SUR LA GÉOLOGIE DU CONGO FRANÇAIS.
SUR LA GÉOLOGIE DU CONGO FRANÇAIS.
Voici donc un premier massif d'apparence métamorphique;
nous en retrouverons dans la suite de beaucoup plus nets. Lambaréné est situé au milieu de la région des lacs, près des deux plus importants d'entr'eux, l'Azingo et le Zonangué. Bien que facilement accessible, le pays est encore mal connu, et il semble impossible d'en dresser la carte, tant l'aspect en est différent, suivant que l'on y voyage à l'une ou à l'autre saison. Du mois d'octobre au mois d'avril, c'est à peine si les sommets émergent, et souvent les villages indigènes sont inondés ; à la saison sèche, au contraire, on voit se dessiner des marigots et des les, qui ne sont séparés.du fleuve que par une digue d'argile peu étendue, sur laquelle reposent des débris de schistes divers ; un réseau de canaux permet de parcourir le pays en tout sens. Ainsi l'Ogooué communique avec la grande lagune Nkomi, située au sud, et se déverse en partie par le Fernan Vaz. Quelques kilomètres à peine d'un terrain plat, marécageux, souvent presque entièrement submergé, séparent l'extrémité nord du lac Azinge du fleuve Ramboé qui se déverse dans l'estuaire du Gabon.
Aussi, conformément à l'opinion du Dr Lenz, on peut affirmer qu'à une époque relaiivement récente, le delta de l'Ogooué couvrait une vaste région, de près de 2° d'amplitude ; aujourd'hui encore il en est presque de même pendant la saison des pluies. Au delà de Lambaréné, les rives redeviennent basses et argileuses ; tout au plus aperçoit-on, lors de notre premier passage, à la saison sèche, quelques tables de schiste au bord de l'eau ; J. de Brazza les a appelées phyllades, et nous savons qu'il désignait sous ce nom des schistes non métamorphiques ; ceux-ci ont le même aspect
que ceux que nous avons rencontrés à partir de Botté, M. Lenz a signalé aussi des schistes argileux et phylli-
teux avant le massif cristallin de Njolé , ce qui ne
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l'empêche pas de déclarer que la chaîne est à un seul côté. Nous nous bornerons pour le moment à constater qu'entre les collines de Lambaréné et celles de Samkita, qui correspondent à deux massifs métamorphiques, se
trouve une sorte de cuvette de schistes horizontaux, probablement anciens, mais non métamorphiques.
A Samkita, le sol se relève de nouveau; des rochers émergent à la saison sèche, par exemple celui de Talagouga qui, d'après les pagayeurs Gallois, est la résidence ordinaire du génie du fleuve ; mais la navigation ne devient difficile qu'a, partir de Njolé. C'est là que s'arrêtent aujourd'hui les bateaux à vapeur ; c'est à partir
de là que nous avons pu faire une série à peu près
continue d'observations. 2. De Njolé à Lopé. Le pays des Okotas et des Apingis - Nous avons rencontré, à Lambaréné, un
premier massif métamorphique ; le second commence. probablement vers Samkita , mais c'est seulement à
partir de Njolé que nous avons pu l'étudier. L'île de la Résidence est formée d'une roche grise, à grains fins, sans
trace de stratification, mais découpée par trois
systèmes de plans de cassures. En face, sur la rive droite,
l'emplacement du poste est taillé dans la même roche, décomposée en argile rouge. C'est, d'après M. Michel Lévy, un microgranite dans lequel les grands cristaux de quartz et de feldspaths passent, par dentelure très ramifiée, aux éléments à grains fins ; premier terme d'une série très nette de schistes, de quartzites et de roches marneuses métamorphisés par injection ou par simple contact de granite. On retrouve tous les phénomènes si délicats que M. Michel Lévy a décrits pour la première fois à propos des schistes de Saint-Léon, et que nous nous permettrons de rappeler sommairement. Le magma granitique peut agir de trois façons diffé-