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DÉGAGEMENTS DE GAZ INFLAMMABLES SURVENUS
Les accidents sérieux ont été jusqu'ici au nombre de trois.
Le 9 avril 1890, dans une glaisière de Vanves, un ouvrier pénétrait en carrière, vers sept heures du matin,
pour reprendre le travail interrompu depuis le 6 avril (jour de Pâques), quand une explosion de gaz allumés par sa chandelle le lança rudement contre les boisages. Il se jeta à plat yentre pour laisser passer les flammes et revint ensuite au puits, dont il vit la colonne encore tout en feu : brûlé à la figure, aux mains et aux jambes, il subit une incapacité de travail de près de trois semaines. Depuis quelques temps des dégagements se manifestaient dans cette glaisière, poussée dans la couche inférieure d'argile.
Le 23 juillet 1894, dans une glaisière de Malakoff, située comme la précédente dans la zone .militaire de Paris, un coup de sonde foré au bas du puits, à travers le cendrier, laissa échapper un violent jet de gaz qui s'enflamma à une chandelle ou au poêle et brûla assez sérieusement un ouvrier ; c'est dans la même carrière que s'est produit, le 10 septembre suivant, l'accident bien autrement grave dont il a été parlé au commencement de cette note. Ce nouvel accident fut précédé par des dégagements gazeux assez importants. La glaisière occupait la couche
supérieure de l'argile, le cendrier formant le sol des chantiers. Le 6 septembre deux petites fissures successives, au sol d'une galerie, laissèrent échapper un peu d'eau et de gaz que l'on enflamma ; le 8, dans l'aprèsmidi et du meule côté, une troisième fissure plus sérieuse se produisit, donnant également de l'eau et du gai qui
sortait de l'eau en pétillant. Les trois fissures furent tamponnées.
Le dimanche 9, au matin, un ouvrier allant chercher un outil dans le chantier suspect, abandonné depuis la veille, leva sa chandelle vers le toit et alluma ainsi du
DANS DES CARRIÈRES D'ARGILE PLASTIQUE.
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gaz qui fit explosion en développant une flamme de dix mètres environ de long, au ciel de la galerie. Aucun des
glaisiers ne fut brûlé. Plusieurs fois encore, dans la matinée, les ouvriers mirent le feu au gaz, au fond du même rameau ; ils remontèrent vers 11 heures, comme d'habitude, en se plaignant de maux de tête et ne redescendirent plus de la journée. Le travail devait être suspendu le lendemain, lundi, Jour de repos pour les glaisiers ; on comptait seulement,
selon l'usage, visiter les chantiers dès le matin ; à 7 heures,
l'ouvrier chargé de ce soin descendit une lumière au fond du puits, par le câble du treuil, pour constater si l'air y était respirable : souvent en effet la chandelle s'éteint ; en ce cas on met en marche le ventilateur et on
allume, d'en haut, le poêle placé au bas du puits. La chandelle brûla cette fois parfaitement, durant une demiheure au moins. Vers sept heures et demie arrivèrent les
autres ouvriers et le contremaître, qui, un peu inquiet des dégagements de la veille, déclara qu'il opèrerait lui-
même la visite des chantiers : il se fit descendre au treuil sans prendre la précaution de mettre d'abord en marche le ventilateur. Arrivé au fond, sans quitter le bas du puits, il introduisit dans la galerie, au bout d'une perche, une chandelle allumée, et cria « J'ai mis le feu au gaz, remontez-moi vite ». L'ascension était à peine commencée qu'une explosion formidable se produisit; le malheureux contremaître fut projeté hors du
puits, profond de 25 mètres, et retomba sans vie à la surface, nu, carbonisé, avec des plaies affreuses. Les deux ouvriers qui tournaient le treuil et deux autres qui étaient penchés sur l'orifice furent également lancés à plusieurs mètres ; on retrouva même l'un d'eux en dehors
de la baraque qui couvrait le puits et dont la toiture était complètement arrachée. Trois de ces hommes reçurent d'assez graves blessures.