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248 SUR LES TERRAINS A PHOSPHATE DE CHAUX
ÉTUDE GÉOLOGIQUE SUR LES
TERRAINS A PHOSPHATE DE CHAUX DE LA RÉGION DE BOGHARI ( ALGER ) Par M. E. FICHEUR, Professeur de géologie à l'École des sciences d'Alger.
Le massif montagneux qui s'étend à l'est de Boghari, et qui comprend la majeure partie des monts du Titteri, présente, ainsi que l'a signalé M. Pomel dans la Description stratigraphique générale de l' Algérie, le plus remarquable développement des diverses formations de l'éocène inférieur, ou groupe suessonien. Cette région offre le type le plus complet des assises de cette importante série, et sert en quelque sorte de trait d'union entre les facies différents qui caractérisent ces terrains dans l'ouest (région de Bel-Abbés) et dans l'est (Bordj-bou-Arréridj, Tébessa, Soukahras). Les nombreuses dents de squales, avec des débris- de vertèbres, et des coprolithes recueillis par M. Pierredon au cours de l'exploration dont il avait été chargé par le service géologique de l'Algérie, avaient permis à M. Pomel de préciser le niveau de couches phosphatées dans les assises inférieures (*). L'existence de terrains à phos(*) Pomel, Description stratigr. générale de l'Algérie, 1889, p. 112.
DE LA RÉGION DE BOGHARI (ALGER).
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phates avait été reconnue depuis longtemps par M. Ph. Thomas qui en fait une mention sommaire, à la suite de ses belles découvertes sur les phosphates de la Tunisie (*).
Il devenait du plus haut intérêt d'étudier la répartition de ces couches, leur importance et leur extension en surface. C'est à ces recherches, dont MM. Pomel et Pouyanne ont bien voulu me confier le soin, que j'ai pu consacrer plusieurs excusions, en poursuivant l'étude des relations stratigraphiques, d'abord dans la partie septentrionale (région de Berrouaghia, Douairs et Rebaïa) en avril 1894, puis, dans toute l'étendue du massif, entre Boghari et Sidi-Aïssa, en octobre 1894 (**). J'avais antérieurement, en 1891, commencé l'étude de la partie occidentale de cette chaîne, à partir de Boghari, dans les monts des M'Fatha et des Ouled-Mareuf, en sorte que la connaissance des diverses assises m'était devenue très familière, ayant pour base la description donnée par M. Pomei.. En outre, je venais de visiter récemment, en compagnie de M. Blayac, les gisements si remarquables de
Tébessa et de Soukahras qui m'ont permis la comparaison.
Dans cette vaste région, comprise entre Boghari et Sidi-Aïssa, et dont l'étendue de l'ouest à l'est n'est guère inférieure à 100 kilomètres, le suessonien est principalement représenté par une puissante formation d'argiles et de grès, tandis que l'assise à silex et à phosphates
n'existe que sur des zones étroites et largement interrompues. Il en résulte que l'extension des couches phos(*) Ph. Thomas, Sur les phosphates de chaux de l'Algérie (Comptes rendus de l'Acad. des sciences, janvier 1888). (**) J'adresse ici mes remerciements à MM. Arnaud et -Robert, administrateurs de Boghari et de Berrouaghia, et à M. le capitaine Bresse, chef du bureau arabe de Boghar, pour l'aimable empressement qu'ils ont mis à me faciliter le parcours de cette région.