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302 SUR LA COMPOSITION DES CRISTAUX OBSERVÉS
Quatre ans plus tard., en 1887, M. Hilgenstock publia aussi l'analyse des aiguilles noires et des cristaux bleus, sans avoir connaissance de celle que j'avais fait con-
naître antérieurement. Tout en constatant dans ces cristaux la présence de l'acide silicique en quantité importante, il émit l'opinion que ces deux sortes de cristaux ne seraient, en réalité, que des formes différentes du phosphate de chaux tétrabasique en tablettes rectan-
gulaires ; ce composé présenterait ainsi un phénomène de trimorphiSme.
Une pareille hypothèse ne saurait être acceptée, puisque les cristaux sont différenciés non seulement par la forme, ainsi que par la couleur et les propriétés optiques, mais aussi par la composition chimique.
Il est évidemment impossible de voir une seule et unique espèce minérale dans les tablettes rectangulaires brunes, absolument exemptes de silice, et dans les prismes
allongés et aplatis, de couleur bleue et de vif éclat, dont la teneur en silice atteint et dépasse 10 p. 100. L'hypothèse du polymorphisme paraît difficile à soutenir même pour les-aiguilles noires, où la proportion de
silice est intermédiaire, bien qu'il soit ici plus difficile d'établir la constance des formes et de la composition chimique. Les différences essentielles ressortiront avec évidence de l'exposé qui va suivre des observations et des analyses
faites sur les différentes sortes de cristaux des scories basiques par M. Hilgenstock (*), par MM. Backing et Linck (**), par MM. Stead et Rid.sdale, .de Middlesborough (***), et par moi-même (****). (*) Chem. Centr. et Jahresbericht de Fittica, 1883 et 1887. Cl Chem. Centr. et Jahresbericht, 1887. Groth, Zeitschr. f. Kryst, (***) Journ. Chem. Soc., 1887. Miner. 1889. (****) Comptes rendus Acad. des sciences, 1883.
DANS LES SCORIES DE DÉPHOSPHORATION.
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A. Tablettes brunes rectangulaires. M. Hilgenstock a analysé des cristaux triés avec grand
soin dans les scories de l'usine de Hoorde ; il a trouvé des nombres qui se confondent presque absolument avec les nombres calculés sur la formule P20'. 4 Ca 0 Acide phosphorique Chaux
Trouvé.
Calculé.
38,14 61,10
38,80 61,20
Plus tard M. Hilgenstock a pu reproduire artificiellement ce phosphate en chauffant à très haute température un mélange additionné de spath-fluor, composé de phosphates bibasique et tribasique de chaux, d'acide phosphorique anhydre et de chaux vive dans les proportions. vouluespour avoir quatre molécules de chaux avec une seule molécule d'acide phosphorique. L'analyse du produit donna la composition attendue Acide phosphorique Chaux. Silice
38,51 60,08 0,10 98,69
L'auteur observa que les cristaux avaient non pas la forme de tablettes, mais celle d'aiguilles, c'est-à-dire de prismes hexagonaux ; il attribua ce fait à l'insuffisance de la température obtenue. Il y aurait alors véritablement ici un phénomène de dimorphisme, la composition restant la même.
J'ai récemment analysé des tablettes minces, rectangulaires, recueillies dans les scories de déphosphoration extrêmement basiques de l'usine de Kladno (Bohême), où elles atteignent de grandes dimensions. De leur côté, MM. Stead et Ridsdale ont opéré sur des cristaux des scories de Middlesborough (Angleterre).