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LE FORMÉNOPHONE DE M. HARDY
général peut se dire dans une certaine mesure aussi des retours d'air particuliers ; la teneur en grisou n'y est pas assez rapidement variable pour qu'il soit intéressant de l'enregistrer à des intervalles rapprochés. Quatre ou cinq analyses par jour suffiraient amplement dans la plupart dés cas. Et là où la teneur en grisou est vraiment variable, et où l'enregistrement de ses variations serait d'un haut intérêt, c'est dans les chantiers, ou, malheureusement, le forménophone, tel qu'il est, ne peut pas être introduit. Nous concluons donc que le forménophone' est un excel-
lent et très curieux appareil de laboratoire, qu'il est imaginé et construit avec la plus grande ingéniosité, qu'il est réellement capable, quand il est en très bon état et très bien réglé, de donner, à un millième près, la teneur en grisou de Pair d'un point de la mine. et d'enregistrer .cette teneur ; qu'ainsi, et bien qu'il ne soit pas portatif, il rendra
peut-être de bons services si on l'installe en certains points spéciaux de la mine oit l'on a un intérêt mai eur à connaître la composition du courant d'air. Mais c'est un appareil délicat et ;sujet à se dérégler. Il faudra le remonter Souvent au jour pour le régler à nou-
veau et le remettre en état. S'il :est déréglé, ses indications perdent toute leur valeur,'ét l'on ne sera pas averti
de son défaut .de réglage. Il coûte cher. Son emploi ne supprimera pas les analyses, ni les contrôles 'à la lainpe Chesneau, puisqu'il ne pourra pas être porté- aux chantiers.
Nous estimons, en conséquence, que, s'il y a lieu de signaler ce remarquable appareil à l'attention des Compagnies de mines, il ne convient pas, pour le moment du moins et avant que des essais aient été faits dans les conditions mêmes de la pratique, de leur en recommander l'emploi.
AVIS DE LA COMMISSION DU GRISOU
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II. - AVIS DE LA COMMISSION DU GRISOU.
La Commission, après avoir entendu la lecture du rapport de M. Termier, et en avoir délibéré; Rendant hommage à l'extrême ingéniosité de l'inventeur, qui est parvenu à fonder, sur le principe des battements sonores, une méthode d'analyse de mélanges gazeux
susceptible de fournir 'des résultats très précis, pouvant être enregistrés automatiquement ;
Considérant, d'autre part, que le forménophone de M. Hardy, basé sur cette méthode, comporte des .organes trop délicats pour qu'on puisse le transporter dans toutes les parties d'une mine, .et que, dans son état actuel, il ne peut être établi qu'a, poste fixe, -en des points spécialement aménagés à cet effet, dans les retours d'air, où les variations de la teneur en grisou sont, d'ailleurs, généralement faibles, ce qui diminue l'intérêt de l'enregistrement de cette teneur par le forménophone ; qu'en tout cas, cet appareil ne saurait, en aucune façon, suppléer les lampes grisoumétriques, employées déjà dans toutes les mines, permettant d'obtenir immédiatement la teneur en gaz dans un quartier quelconque, et notamment d'explorer les chantiers avant le tirage des coups de mine ; Qu'il est à craindre que les indications fournies par le forménophone ne soient (rapidement faussées . par des dérangements dans ses organes, inhérents ;aux conditions où il se trouvera placé dans la mine : altération des parties -métalliques par l'air -vicié ou les eaux acides des galeries, dépôt de poussière sur les membranes de l'appareil, modification par endosmose de la composition de l'air servant de témoin, etc. ; que l'on ne sera jamais averti de ces perturbations par l'appareil lui-même ; et que, par suite, on ne .sera nullement dispensé de contrôler constam-