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IDE LA SPÉLÉOLOGIE
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APPLICATIONS GÉOLOGIQUES
pente à l'écoulement souterrain entre ces deux points. La pente et l'altitude de la rivière de Gort, et, par conséquent, la force de son courant sont tellement _faibles qu'elle n'a pas eu l'énergie mécanique nécessaire pour détruire complètement les digues successives (qu'elle a simplement percées) ni pour transformer en vallée parfaite les portions souterraines de son cours. Il n'est donc pas probable qu'elle ait pu déblayer en très large vallon, sur
6 kilomètres d'étendue, une ancienne caverne, pour en faire le Kesselthal de Gort : et tout indique que cette vallée fermée est bien réellement une vallée inachevée, de Même que le bassin clos et presque circulaire du parc de Kiltartan. Ainsi la rivière de Gort montre donc juxtaposés les deux phénomènes : 10 d'effondrements de cavernes tendant au creusement d'un thalweg ; 2° de vallée fermée d'origine tectonique que le ruissellement et l'érosion superficiels n'ont pas pu achever, à cause de la fissuration des formations environnantes. Toute cette portion de l'Irlande (les Burrens) présente plusieurs dispositions analogues entre Galway et l'estuaire du Shannon. Vallées formées par des effondrements de cavernes. Quelque restriction qu'il faille donc apporter à la généralisation à outrance de la théorie des 'effondrements intérieurs, il faut cependant encore reconnaître que diverses localités montrent l'énorme influence qu'ils ont exercée parfois sur la .surface du sol : ainsi que.je l'ai admis moimême, à la suite de ma première exploration souterraine, celle de Bramabiau, en 1888, il y a des cas où la propagation des effondrements successifs au-dessus du cours d'une rivière seuterraine a pu arriver jusqu'au creusement d'une véritable vallée ; et je persiste à penser que, pour les étroits Carions sinueusement creusés dans la masse des régions calcaires, « la première phase de la formation n'a -
pas Consisté dans le simple sciage vertical par des rivières creusant leur lit de plus en plus, mais bien dans le développement, puis l'écroulement des cavernes (*)..., écroulements qui ont tracé le sillon originaire, l'amorce des carions actuels_ ».
Il n'y a pas contradiétion entre cette doctrine, qu'il ne' faut pas d'ailleurs développer non plus avec exagération,
et l'opposition que je viens de faire à la .théorie de M. Kraus sur les dolines : j'ai admis, en effet, que beaucoup de ces dernières sont dues à des affaissements de plafonds caverneux ; je demande seulement que l'on ne regarde pas chaque cloup ou doline comme marquant infailliblement la place d'un tel affaissement ; je demande
surtout que les bassins fermés (du Jura), les KesselThaler (d'Autriche), les Polje (de Dalmatie, Bosnie, etc.), ne soient .pas considérés aussi comme de purs et simples effondrements (') leur largeur, atteignant souvent
plusieurs kilomètres, rend une telle origine invraisemblable (***). Les amples dépressions du lac de Zirknitz, d'Adelsberg, de Planina, de la Foiba de Pisino, sont bien des vallées inachevées, et non d'anciennes cavernes affaissées; le développement du thalweg s'y est arrêté au point où la fissuration du sol assurait un écoulement souterrain suffisant.
Bien plus étroits et plus allongés sont les vallons et ravines réellement dus à des ruptures de voûtes ; les suivants, dont la transformation de rivières souterraines en thalwegs ouverts n'est pas encore complète, ont indéniablement ce caractère (*) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 3 décembre 1888. (**) « Les Kesselthâler peuvent être aussi comptés parmi les dolines.
La différence consiste simplement en ce que les dolines sont formées par effondrement d'un seul coup, tandis que les Kesselthillet résultent d'effondrements successifs et d'agrandissements superficiels ultérieurs » (KnAus, flohlenkunde, p. 119, 140 et suiv.). (***) V. Les Ablines, p. 541.