Annales des Mines (1896, série 9, volume 10) [Image 83]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

SUR LES VARIATIONS OBSERVÉES

DANS LA COMPOSITION DES PHOSPHATES

roches calcaires. Mais ces roches ne sont pas toujours du même âge et les phosphorites elles-mêmes paraissent s'être déposées à des époques diverses. A Quissac, les excavations sont ouvertes dans le calcaire oxfordien et l'âge du dépôt parait être contemporain de celui da Quercy. A ,Tavel, à Lirac, à Saint-Maximin (arrondissement d'Uzès), les poches se trouvent dans un calcaire compact, que l'on rapporte à l'étage urgonien ou au néoComien supérieur. Mais ici encore, les ossements de Paloeotherium et d'Anoplotherium, qu'on y a rencontrés, assignent à la formation phosphatée le même âge qu'à 'celles de Quissac et du Quercy. Les gîtes récemment mis en exploitation sur le plateau d'Uzès, en face d'Avignon, notamment celui de la Capelle; étudié par M. Nicolas et M. Depéret, présentent une faune différente, que ces savants rapportent au commencement de l'ère quaternaire (*). Les échantillons, que j'ai eus entre les mains, des phosphoriteS,de Quissac (XXIII) présentent une texture concrétionnée très nette, avec zones d'accroissement brunes et jaunes et surfaces très mamelonnées.

Quissac est donc presque nulle ; celle des phosphorites grenues de la Capelle est beaucoup plus élevée; il faut .probablement l'attribuer à la nature des terrains traversés par les eaux qui ont donné naissance aux dépôts phos-

158

Je dois à l'obligeance de M. Depéret quelques échantillons

des phosphates de la Capelle ; leur couleur est blanc jaunâtre ; leur texture un peu grenue et caverneuse (XXIV à XXVI). L'essai a donné p20r,

XXIII XXIV XXV XXVI

33,10 35,64 34,00 36,26

Fl

0,05 1,89 1,20 1,37

2,95 3,18 3,03 3,23

fi

Fi

0,02 0,59 0,40 0,42

La teneur en fluor de la phosphorite concrétionnée de (*) Comptes Rendus, 14 janvier 1895.

159

phatés. Peut-être ces terrains renferment-ils des phos-

phates sédimentaires, comme il en existe à peu de distance, soit dans les couches néocomiennes, soit dans les

grès verts et le gant (*). Je puis citer, au contraire, comme absolument exempt de fluor, un échantillon de phosphorite compacte, d'un 'blanc jaunâtre, envoyé par M. Blanc, pharmacien à Remoulins (Gard), qui l'avait recueilli au pied d'une grotte naturelle située près du Pont-du-Gard, dans l'arrondisse-

ment d'Uzès. D'après les observations de M. Blanc, ,ce phosphate compact parait provenir d'un dépôt formé par des eaux filtrant doucement à travers le sol de la

grotte ; or M. Cazalis de Fondouce a trouvé dans cette

grotte unederre rougeâtre avec beaucoup de débris d'ossements et divers objets attestant que la grotte a été habitée par l'homme. L'examen de cette phosphorite a donné XXVII

p205

fi

27,85

néant

Le fait de l'absence de fluor concorde bien avec l'hypothèse d'un dépôt par des eaux ayant filtré au contact d'os. assez récents et non fluorés. Phosphates de l'Hérault.

Le département de l'Hérault possède quelques gîtes phosphatés. Je citerai, entre autres, celui de la Montagne (-le Cette, situé à peu de distance de cette ville. Un échantillon (XXVIII), déposé par Ed. Fuchs dans la collection (*) Paul de GASPARIN, Comptes Rendus, 17 novembre 1804.