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SUR LES VARIATIONS OBSERVÉES
DANS LA COMPOSITION DES PHOSPHATES
dissoudre peu à peu ce phosphate, et, si elles rencontraient sur leur passage des terrains imperméables, elles l'y déposaient en s'évaporant, en cristallisation confuse, mais très purifié et débarrassé d'une grande partie du carbonate de chaux, auquel il était primitivement mélangé
du lessivage journalier de ces masses de débris et de déjections, riches en azote et en phosphore, et par le
Il ne me semble même pas nécessaire de recourir à l'hypothèse d'eaux et de gaz acides provenant d'émana-
dépôt de concrétions phosphatées dans les crevasses du sol.
Les autres sortes de phosphates, d'origine plus récente, telles que les nodules de terre et de rivière, paraissent n'être que des produits de remaniement du liard rock.
tions sulfurées pour expliquer la dissolution du carbonate
Or, les mêmes phénomènes ont été très favorables à la fluoration des phosphates qui se déposaient
de chaux et celle du phosphate. J'ai déjà dit plus haut
bien que les eaux de la mer ne renferment que de
que cette dissolution était favorisée dans les eaux douces
faibles quantités de fluorures (*), leur renouvellement
et surtout dans les eaux de la mer par la présence de l'acide carbonique et des sels ammoniacaux résultant de la décomposition à l'air des matières organiques
incessant et leur évaporation au milieu des phosphates, qu'elles imprégnaient, ont dû avoir pour objet de pousser
azotées.
Or, pendant une longue suite de siècles, les terrains plats de la Floride, encore aujourd'huirpeu élevés audessus de. la mer, ont dû être, chaque jour, alternativement couverts par les eaux et exposés aux ardeurs du soleil. Même lorsque les marées ordinaires n'eurent plus accès régulier sur ces terrains, lentement soulevés par le mouvement d'ondulation de l'écorce terrestre, les tempêtes continuèrent à couvrir les côtes, jusqu'à une grande distance, et à pousser vers les dépressions du sol les dépouilles de myriades d'animaux marins, les déjections et les débris de toutes sortes laissés par d'innombrables oiseauxpêcheurs,
qui furent la matière première des phosphates.
Cette action des eaux de la mer, tantôt envahissant
très loin la fluoration. C'est précisément ce que nous apprend l'analyse, puisque les phosphates de la Floride atteignent ou dépassent la teneur en fluor des apatites exclusivement fluorées.
C'est. donc, sans doute, à l'intervention très prolongée
des eaux de la mer que les phosphates de la Floride doivent d'être tout à la fois concrétionnés et très riches en fluor, qualités qui semblaient exclusives l'une de l'autre d'après les exemples précédemment examinés. 011 peut croire, al.1 contraire, que les phosphorites exploitées dans les poches de l'Oranais et du Midi de la France sont généralement pauvres en fluor parce qu'elles proviennent de phosphates terrestres peu fluorés, dissous et déposés par des eaux douces, qui ne renfermaient que des traces de fluorures.
les côtes et baignant les débris animaux, riches en phos-
phore, tantôt s'évaporant autour d'eux avec rapidité, action sans cesse renouvelée pendant mi grand nombre de siècles, me paraît fournir l'explication cherchée de la dissolution et du dépôt, sous forme de concrétions, d'une quantité si considérable de phosphates. Les amas irréguliers du Hard rock ont dû être constitués directement par l'évaporation des eaux provenant
(*) Voir la note de la page 175.