Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
520
.
ORGANES DE RÉGLAGE ET VOLANTS DES MACHINES 521
RÉGULATEURS
fermée ; en effet, menons par le centre de l'axe une perpendiculaire au plan de la valve ; soit D son intersection avec la face de la valve ; il est clair que AD est plus grand que DB, de sorte que l'action de la vapeur tend à produire la fermeture de la yalve ; il en résulte que, si une oscillation du régulateur due à une cause quelconque amène la
valve dans le voisinage de sa fermeture, elle se collera d'elle-même et restera collée malgré l'action du régulateur; la machine se ralentira démesurément jusqu'à ce que la valve se décolle tout d'un coup ; alors le manchon du régulateur retombera lourdement de toute sa course, puis la machine s'accélérera rapidement, la valve se collera de nouveau, et ainsi de suite. Ainsi s'expliquent un grand nombre d'insuccès obtenus avec les régulateurs à valve ; on attribue le plus souvent au régulateur ce grave inconvé-
nient, et le défaut de la valve elle-même passe presque toujours inaperçu. La fig. 4 (Pl. X), au contraire, représente une excellente disposition, que j'ai appelée, en 1887, valve à stabilité, variable. C'est tout simplement une valve équilibrée dans
laquelle on a donné un léger coup de lime AC sur l'arête située du côté de l'arrivée de vapeur ; ce coup de lime va en mourant des deux côtés jusqu'à l'axe de la valve, où il se réduit à zéro (Voir les figures de mon mémoire de 1887).
Une telle valve n'est pas équilibrée; elle présente une tendance à l'ouverture; en d'autres termes, lorsque, par une circonstance accidentelle, la valve a été fermée, elle se rouvre légèrement d'elle-même, et on évite ainsi les oscillations dont nous venons de parler. Mais il y a mieux:
la valve qui représente une légère tendance à l'ouverture est bien préférable à la valve équilibrée de la fig 1.. En effet, cette tendance, qui est assez forte lorsque la valve est voisine de sa fermeture, va sans cesse en diminuant à mesure que la valve s'ouvre davantage ; c'est donc, en .
quelque sorte, un dispositif qui donne au système de la valve et du régulateur une stabilité d'autant plus grande que cette valve est plus voisine de sa fermeture. Cette particularité vient très heureusement compenser le défaut de la valve dont nous avons parlé ci-dessus. Cet artifice est depuis longtemps employé dans certains ateliers, où l'on a remarqué que les valves avaient généralement une tendance à rester collées et où l'on a cherché les moyens de leur donner une tendance contraire. On emploie aussi quelquefois un autre procédé consistant à placer l'axe de la valve très légèrement au-dessus de son plan d'amont AB; on obtient également ainsi une valve qui tend à se décoller. Ces deux tours de main, bien que très peu connus, ont, je crois, une origine
très ancienne, mais tous les constructeurs n'en comprennent pas l'importance, et l'on va voir comment ils permettent de réduire le volant. On peut les employer simultanément. L'importance à donner au coup de lime peut se calculer comme on le verra plus loin; mais les personnes peu habituées aux calculs peuvent se contenter d'opérer ainsi qu'il suit : on commence par donner un léger coup de lime et on essaie la valve dans la pratique, en faisant varier le travail de l'atelier; puis, si le régulateur est encore sujet aux oscillations, on retire la valve et on augmente le coup de lime, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on arrive à obtenir un régulateur assez stable pour' que le manchon revienne rapidement à l'immobilité, après qu'on l'a brusquement dérangé de sa position. Mais, je le répète, au lieu de régler pratiquement le coup de lime, je montrerai comment on peut le calculer théoriquement, ce
qui vaut beaucoup mieux pour se rendre compte de ce que l'on fait.
La valve Soupape à stabilité variable. § 50. établie exactement suivant les dessins de mon mémoire