Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
668 NOTE SUR LES DÉGAGEMENTS INSTANTANÉS DE GRISOU
NOTE SUR LES 'DÉGAGEMENTS INSTANTANÉS DE GRISOU 669
de
tallation de robinets par celle de refuges avec portes
respirer de l'air pur et d'échapper à l'asphyxie. Ces conduites d'air comprimé rempliraient ainsi le rôle que nous avons mentionné précédemment pour les cloisons d'aérage.; mais elles présentent sur- ces . dernières divers avantages. Les cloisons ne peuvent être établies que dans les galeries de préparation ou de reconnaissance, tandis ,que les conduites d'air comprimé peuvent être et sont généralement installées aussi dans les voies principales qui desservent les chantiers de dépilage. Ces conduites peuvent également dans ce dernier- cas, bien qu'assez éloignées de la plupart des chantiers, rendre à l'occasion d'utiles
susceptibles de se fermer assez hermétiquement, et dans lesquels de l'air comprimé serait insufflé en cas de besoin.
au cas où les galeries seraient infestées de grisou,
services.
Les cloisons sont d'un entretien
difficile et coûteux
dans les galeries qui sont peu solides, tandis que la bonne
conservation des tuyaux en fer étiré est aisée à obtenir. Ajoutons, enfin, que, lorsque les galeries d"exploration sont à de grandes distances des puits d'entrée d'air, il devient peu pratique de conduire aux fronts de taille de l'air fourni par ventilateurs soufflants établis au jour. Il en résulterait une complication et des dépenses qui seraient généralement jugées excessives. Dans les mines pourvues d'une installation d'air comprimé, la canalisation s'étend, au contraire, .sans difficultés sur toute l'étendue du champ d'exploitation. Nous considérons donc l'emploi de l'air comprimé comme très rationnel dans les mines à dégagements instantanés, -
et de nature à rendre de grands services au point de
vue de la sécurité des ouvriers. Le grisou ne provoquant l'asphyxie que d'une façon peu rapide et les ouvriers échappant souvent au danger des éboulements, le personnel des chantiers a alors le temps de fuir et d'arriver jusqu'aux robinets où il respirera de l'air pur. On pourrait d'ailleurs compléter avantageusement Vins-
M. Marsaut a établi de pareils refuges aux mines de Bessèges, et semblable disposition serait, dans la plupart des mines, d'une application facile et très peu coûteuse. Nous croyons utile d'ajouter que ces robinets et refuges
sont de nature à rendre des services non seulement en cas de dégagements instantanés de grisou,, mais encore dans les cas de dégagements instantanés d'acide carbonique qui constituent également, comme vient de le montrer un accident récent, un redoutable danger. Sans doute, l'acide carbonique est plus asphyxiant que le grisou;
cependant' il est permis de penser qu'en rapprochant suffisamment des fronts de taille les robinets d'air comprimé ou les refuges, on arriverait, dans bien des cas, à préserver la vie de nombreux ouvriers. Dans les mines particulièrement sujettes aux incendies,
les ouvriers seraient également, dans bien des cas, préservés -de l'asphyxie par l'emploi des moyens précités. L'air comprimé', qui rend déjà, sous de nombreux rap-
ports, de si grands services dans les mines, paraît donc être susceptible encore d'une nouvelle et importante application sur laquelle nous croyons utile d'appeler tout particulièrement l'attention des exploitants.